Depuis le weekend écoulé, le procès de Brice Laccruche Alihanga, suscite les commentaires et alimente les ressentiments de tous genres, dans la presse et surtout sur les réseaux sociaux. Ils sont axés sur l’absence de l’ancien Chef de l’Etat déchu Ali Bongo, cité abondamment par l’accusé comme témoin clé, sur les faits qui lui étaient reprochés avant son jugement et sa mise en liberté définitive par la Cour criminelle spécialisée le 25 mai dernier.
Le Ministère public, poursuivait en effet l’ancien tout puissant Directeur de Cabinet d’Ali Bongo et son lieutenant Tony Ondo Mba, pour détournement de fonds publics, complicité de détournement de fonds publics, concussion, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs. Certains de ses amis comme Christian Patrichi Tanasa, Billy Bendo Edo, Jérémie Ayong et autres sont en prison depuis 2019 pour les mêmes faits.
Ces détournements présumés portaient, selon le tribunal, sur des fonds provenant d’un redressement fiscal infligé à la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG) en 2018. La filiale du groupe Eramet avait payé 155 milliards de FCFA. Laccruche Alihanga se serait attribué la coquette somme de 5 milliards de FCFA. D’autres ministres qui ont intervenu dans le dossier aurait aussi reçu des sommes d’argent via la Société équatoriale des mines (SEM) qui gérait les participations de l’Etat à la COMILOG.
Durant l’audience du 25 mai, l’accusé Laccruche Alihanga a battu en brèche ces chefs d’accusations. Pour lui, le bonus octroyé pour récompenser chaque personne impliquée dans les négociations dudit redressement fiscal provenait du compte d’Ali Bongo. Le numéro un gabonais d’alors aurait de son propre chef gratifié ses collaborateurs pour l’aboutissement heureux de l’affaire ayant connu des après négociations.
Yann Koubdje et Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, respectivement Directeur général de la comptabilité publique et du trésor (DGCPT) et Directeur général du Budget et des finances publiques (DGBFIP), attendus également à la barre comme témoins clés dans cette transaction n’ont pas comparu. Une absence qui donne l’impression qu’il existerait une justice à deux vitesses au Gabon.