Jeune magistrat, Pierre Aperano Essongue, procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil, a récemment été suspendu de ses fonctions avant de voir la mesure levée. Il lui était reproché d’avoir manqué de respect à sa supérieure hiérarchique dans le cadre de la garde à vue des responsables de la société pétrolière Perenco.
Pierre Johsan Aperano Essongue a momentanément cessé d’être le procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil. Si la mesure a été levée ce jeudi 23 mai, il a néanmoins été suspendu de ses fonctions six jours plus tôt. La décision lui avait été notifiée le 17 mai dernier par le procureur général près la Cour d’appel judiciaire, même si, aux dernières nouvelles, l’intéressé avait refusé de s’y plier, estimant avoir été bafoué dans son honneur, sans doute en raison de son jeune âge. C’est, en tout cas, le retour des bruits de couloirs au Palais de justice qui prétendent que le jeune magistrat ne recevrait pas tout le respect qui lui est dû.
C’est pourtant cette même absence de respect qui lui avait été reprochée dans le cadre de la récente mise en garde à vue plusieurs responsables de la société pétrolière Perenco, dont le directeur général et son adjoint. Pierre Aperano Essongue aurait délibérément refusé de sacrifier au sacro-saint principe des magistrats du Parquet fondé sur la hiérarchisation et la subordination. Une «faute grave» doublée d’une méconnaissance des dispositions du Code de procédure pénale.
Pour motiver sa décision, Édith Christiane Mvou Loubamono épse Mbangangoye avait assuré en effet que son collègue s’est rendu coupable d’«insubordination notoire» à son égard et aurait proféré des «propos irrespectueux» à son endroit dans la nuit du 16 au 17 mai dernier. «Quelle qu’en soit la raison, ce comportement est inadmissible et intolérable. Il rend de facto nos rapports incompatibles et dans l’intérêt du bon fonctionnement du principe qui gouverne les magistrats du Parquet d’une part, et du bon fonctionnement du service public d’autre part, vous méritez une sanction sévère pour restaurer l’image fortement écornée du Parquet général de Port-Gentil et partant de la justice tout entière dans l’opinion publique (réseaux sociaux)», avait alors adressé la magistrate dans le courrier dont GabonReview a pris connaissance.