Faire face à l’urgence de garantir une couverture continue en eau et en électricité, c’est l’un des principaux défis du gouvernement de transition. Si le programme Intégré pour l’Alimentation en Eau potable et Assainissement de Libreville (PIAEPAL) qui a été lancé par Ali Bongo Ondimba and Co. depuis belle lurette devrait à terme permettre l’accroissement des infrastructures d’alimentation en eau potable et d’assainissement, en matière d’électricité la tâche s’annonce encore plus ardue.
C’est un fait. L’accès à l’eau se caractérise par d’importantes disparités entre les zones rurales et urbaines d’une part, mais également entre zones urbaines. Les besoins en eau potable du Grand Libreville seulement sont estimés à environ 300.000 m3 par jour selon le PNDT. Dans le domaine de l’énergie, s’agissant de la production électrique, les capacités installées au niveau national restent également insuffisantes.
En 2023 celles-ci sont de l’ordre de 704 MW dont 380 MW d’origine thermique (gasoil et gaz) et 324 MW d’origine hydraulique (Kinguélé, Tchimbélé, Poubara, Bongolo). Ce qui représente respectivement 54% et 46% de l’énergie électrique produite. Dès lors plusieurs défis se posent. En tête de ces défis, la mobilisation des financements auprès des bailleurs de fonds pour le financement des investissements de développement du secteur.
Baisser le coût actuel d’approvisionnement en énergie
Outre ce premier défi à relever, la recherche des mécanismes pour baisser le coût de l’approvisionnement en énergie électrique dans les zones rurales caractérisées par une très faible densité de la population reste également un enjeu majeur étant entendu que la très grande densité des forêts qui couvrent près de 4/5 du territoire national, rend très onéreux les programmes d’électrification.
Ajoutée à ce deuxième défi de taille, la réduction de la forte dépendance de la production de l’énergie électrique des produits pétroliers qui alimentent des centrales électriques dont la part avoisine les 50 % de la capacité totale du pays. Sur ce point, l’aide de pays experts en matière de mix énergétique tels que le Japon pourrait s’avérer crucial d’un point de vue technique mais également économique. A ces défis on pourrait ajouter la fin du monopole de la Société d’énergie et possiblement sa scission en deux entités (une pour l’eau et l’autre pour l’électricité), ce qui permettrait d’améliorer la gouvernance du secteur.