Le rapporteur général du Bureau du Dialogue national inclusif (DNI), Monseigneur Jean-Bernard Asseko Mve, le président de la Commission Politique, le Pr Noël Bertrand Boudzanga, le président de la sous-commission Régime et Institutions politiques, le Pr Télesphore Ondo, et le rapporteur adjoint de cette sous-commission, Gira Ondzagha, étaient réunis sur le même plateau, le 13 avril. À l’aune des éclaircissements livrés sur les travaux, on en sait un peu plus concernant le régime politique souhaité par les Gabonais. La très grande majorité, ont-ils fait savoir, aspirent à un régime présidentiel.
Bouclant la première semaine de travaux en Commissions et sous-commissions du Dialogue national inclusif (DNI), le rapporteur général du Bureau de ces assises, Monseigneur Jean-Bernard Asseko Mve, les responsables et rapporteur de la Commission Politique et de la sous-commission Régime et Institutions politiques ont fait le point sur les discussions en atelier.
Face aux journalistes et dans une émission retransmise en direct sur plusieurs chaînes de télévisions nationales et sur plusieurs médias digitaux, ces voix autorisées du Dialogue national ont évoqué le régime politique ambitionné par les Gabonais pour leur pays, le sort réservé au Sénat ou encore les conditions d’éligibilité à un mandat présidentiel et sa durée.
D’entrée, Monseigneur Jean-Bernard Asseko Mve a fait savoir que les travaux se font dans la discipline et l’esprit planté par le président de la République, le général Brice Clotaire Oligui Nguema lors de son allocution d’ouverture. «Chaque fois que nous passons dans les différents ateliers, nous trouvons les Gabonais en train de débattre avec entrain, passion, sérénité, convivialité, dans un esprit de respect mutuel», a-t-il indiqué.
S’exprimant, pour sa part, sur la question relative au prochain régime politique au Gabon, le président de la sous-commission Régime et institutions politiques, le professeur Télesphore Ondo, assure que la préférence va vers le régime présidentiel. Il constate, au regard des synthèses issues des contributions, que les Gabonais sont suffisamment imprégnés des différents types de régimes politiques.
Bien qu’il y ait eu des contributions concernant les régimes présidentiel, semi-présidentiel, parlementaire et même des régimes hybrides, le constat général est que le régime présidentiel a de l’avance sur les autres propositions. En effet, ce régime implique une séparation rigide des pouvoirs. Ce qui sous-entend que «l’exécutif est strictement séparé du législatif et du judiciaire et qu’il y a indépendance entre ces différents pouvoirs». «Au regard du nombre de contributeurs, nous constatons qu’il y a eu une préférence pour le régime présidentiel», a déclaré le Pr Ondo.
Il y a que dans un régime présidentiel, le président de la République est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Élu au suffrage universel direct par les citoyens pour un mandat de plusieurs années, le président nomme lui-même les ministres qui forment le gouvernement et il dirige la politique générale du pays. Il concentre donc les principaux pouvoirs exécutifs entre ses mains et n’a pas à rendre de comptes au Parlement, contrairement à un régime parlementaire où le Premier ministre et son gouvernement doivent avoir la confiance de la majorité des députés pour gouverner. Dans un régime présidentiel, le président ne peut non plus dissoudre le Parlement. Les États-Unis sont l’exemple le plus connu de régime présidentiel.
Pour la suite des travaux, il reste aux commissaires d’analyser les tenants et les aboutissants des contributions et de faire des propositions épousant les réalités du moment et du futur. Quoi qu’il en soit, les Gabonais, en fin de compte, devront se prononcer par voie référendaire sur tous les éléments à consigner dans la nouvelle Constitution de la République gabonaise.