Les participants au Dialogue national inclusif (DNI) sont entrés dans le vif du sujet depuis le 8 avril dernier. Occasion pour les commissaires d’aborder toutes les questions et préoccupations soumises à leur appréciation. Et c’est dans ce sens que la sous-commission posant la problématique de la justice, des droits et des libertés au Gabon devra aborder l’épineuse question de l’homosexualité. Une affaire qui, visiblement, passement mal dans le pays.
Le Dialogue national inclusif (DNI) ayant atteint sa vitesse de croisière avec les travaux en commissions et sous-commissions, toutes les questions participant de la vie du pays et devant être consignées dans la prochaine Constitution sont en débat à Angondjé. Entre autres, celle relative à l’homosexualité est très attendue par les populations d’autant plus que sous le régime d’Ali Bongo Ondimba, «cette orientation sexuelle contraire aux mœurs locales» avait été dépénalisé. La sous-commission justice, droits et libertés au Gabon planche notamment sur cette affaire et il se dit que les points de vue ont été très houleux à propos.
Les discussions ne sont pas ouvertes au grand public. Cependant, il ressort de cela que, selon des indiscrétions, mardi dernier, les réflexions des membres de cette sous-commission ont porté sur cette problématique. Et l’ambition des commissaires était de savoir quelle place accorder ou encore quel sort réserver aux homosexuels, aux LGBT -lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels- à l’issue du Dialogue et dans la «nouvelle République ?»
Le quotidien l’Union de ce jeudi 11 avril, traitre de cette question et rapporte que «si d’aucuns estiment qu’il est important de respecter les libertés individuelles telles que l’orientation sexuelle des tiers, pour le plus grand nombre, l’homosexualité ne correspond pas à nos mœurs».
D’ailleurs, si sur les pancartes faisant la promotion du DNI ont peu lire «réapproprions-nous nos valeurs culturelles et ancestrales», notre confrère rapporte également que «41 contributions citoyennes afférentes à l’homosexualité exigent la «pénalisation de toutes relations sexuelles de nature autre que celle d’un homme et d’une femme»». Elles souhaitent qu’on «bannisse du pays les homosexuels».
À contrario, seules vraisemblablement deux propositions ont milité en faveur de cette pratique, suggérant de protéger constitutionnellement les LGBT, de respecter leur dignité et leurs droits. Au regard de ces chiffres, il appert clairement que les Gabonaises et Gabonais n’ont jamais été pour une quelconque valorisation de l’homosexualité dans leur pays. C’est pour cette raison que, dans leur très grande majorité, ils plaident pour une pénalisation de cette orientation, quand une infime minorité invoque le respect des droits de l’homme.
Qu’à cela ne tienne, les commissaires vont devoir trancher. Ils devront tenir compte des aspects relatifs aux droits de l’homme, aux bonnes mœurs, mais aussi et surtout aux valeurs culturelles et ancestrales.