Les anciens soutiens du président déchu Ali Bongo Ondimba se seraient-il découvert ces derniers mois une âme de défenseur des libertés individuelles et des redresseurs de tort? C’est le sentiment qui pourrait se dégager au vu des sorties désormais fréquentes des anciens barons du Régime Bongo-PDG qui sautant sur la perche tendue par certaines victimes des évènements postélectoraux de 2009 et 2016, usent désormais de ce débat pour se maintenir la tête hors de l’eau.
Porté par plusieurs organisations de la société civile notamment de défense des droits humains et des personnalités politiques de l’opposition, l’idée de la mise en place d’une commission vérité, réconciliation et réparation, semble désormais être au centre du débat politique. Si lors de l’ouverture du Dialogue national inclusif le président de la Transition le Général Brice Oligui Nguema s’est voulu rassurant sur sa mise en place, certains acteurs semblent ne pas l’entendre de cette oreille.
Des demandes de mise en place de commission vérité et réconciliation aux allures politiciennes
Des prises de position en faveur de la mise en place de cette commission quelque peu curieuses puisqu’elles proviennent également d’anciens Apparatchiks du pouvoir déchu. L’Une des plus importantes salves aura sans doute été portée par l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze qui le 5 avril dernier en démissionnant de sa fonction de vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG) a prétexté silence coupable du parti sur le débat lié aux événements d’août 2009 et d’août 2016. Estimant ne pas vouloir servir de bouc émissaire ce dernier se serait désormais fait le chantre de la mise en place de cette commission vérité et réconciliation.
Une prise de position qui pour de nombreux observateurs ne trompe pas car drapé du manteau de l’opportunisme politique. Il faut dire que cette sortie de l’enfant terrible du canton Ntang-Louli dans le département de l’Ivindo n’aurait d’autre but que de mettre la pression sur les militaires au pouvoir mais surtout se maintenir de manière subtile dans le débat politique. D’ailleurs ce dernier aurait déjà reçu en sourdine des soutiens de certains acteurs politiques et même d’activistes qui réclament à cor et à cri la mise en place de cette commission.
La dernière sortie est celle de la l’ancienne déléguée générale du Centre des libéraux réformateurs (CLR) Nicole Assélé qui tout en dénonçant le projet en sorcellerie fait contre la famille Bongo et les familles alliées, a plaidé également la mise en place sans délai d’une commission « vérité –réconciliation – justice – pardon – réparation ». De quoi susciter des questionnements sur les véritables desseins de ces sorties tous azimuts.