En dépit de nombreuses réalisations au titre desquelles on peut noter l’augmentation des recettes fiscales de septembre 2023 à février 2024, l’augmentation des recettes douanières sur la même période ou encore l’augmentation des recettes issues du Contentieux douanier traité depuis le 1er octobre 2023, le gouvernement de transition n’a pas encore été en mesure de réduire significativement l’encours de la dette publique. Établi à 7131 milliards de FCFA à fin 2022, celui-ci serait sensiblement le même à fin décembre 2023.
« En seulement 4 mois, la dette du Gabon a été payée et sa crédibilité auprès des bailleurs de fonds restaurée ». Le 31 décembre 2023, à l’occasion de son premier discours à la nation, le président de Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, tentait maladroitement de rassurer l’opinion publique sur ses actions et celles de son gouvernement. En soulignant le fait que la dette avait été payée en « seulement 4 mois », ce dernier laissait penser que les 7131 milliards de FCFA d’encours enregistrés fin 2022 avec 4523,9 milliards de FCFA de dettes extérieures, avaient été épongées.
Pourtant, à l’épreuve des faits, il ressort que ce montant colossal représentant notamment la progression de l’encours extérieur consécutivement à l’accroissement des emprunts multilatéraux et ceux contractés sur le marché financier international, est resté quasiment inchangé à 7131 milliards de FCFA. Toute chose d’ailleurs confirmée ce dimanche sur Gabon 1ère, par l’actuel directeur général de la dette publique, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.
Seul le stock d’arriérés sur la dette extérieure 2023 a été partiellement épongé
Confirmant le fait que seul le stock d’arriérés sur la dette extérieure 2023 a été partiellement épongé, ces 7131 milliards de FCFA de stock de la dette publique témoignent d’une gestion de la dette qui demeure délicate de la part des autorités, même si une diminution de 6,1 points du taux d’endettement qui s’établit aujourd’hui à 54,3% du PIB (en deçà du seuil communautaire de 70% du PIB), a été enregistré. S’il est parvenu à restaurer la confiance des bailleurs de fonds internationaux en menant des actions de diplomatie économique et financière, le gouvernement devra donc fournir plus d’efforts pour venir à bout de cette montagne de dettes.