Lorsque les dirigeants autoritaires et violents, déchus, se retrouvent, à leur tour, victimes d’injustices, ils n'ont souvent, pour s'intéresser à leur cas, que les défenseurs des droits de l’homme et autres journalistes, qu'ils combattaient naguère…
Au Gabon, les conditions de détention de l’épouse et du fils du président Ali Bongo, renversé, fin août, ont pris, cette semaine, une tournure nouvelle. Polémique, certes, mais qui semble laisser les Gabonais de marbre. Comment comprendre cette indifférence générale, alors que les faits dénoncés par leurs avocats constituent une violation flagrante des droits de Sylvia et Noureddin Bongo ?
Si les maltraitances révélées par leurs conseils sont avérées, alors, il faudra, en effet, convenir qu’il y a violation des droits de l’ex-famille présidentielle, et c’est digne d’intérêt. Car, quelle que soit la nature de leurs éventuels crimes, quels qu’aient été leurs travers ou excès personnels, Noureddin et Sylvia Bongo mériteraient d’être défendus, selon cette vieille formule, dont l’origine se perd dans le serment de l’avocat, au Moyen Âge. Peu importe qu’ils aient ou pas respecté les droits de leurs propres victimes. Peu importe s’il se trouve, dans la société, beaucoup pour estimer ne pas avoir à verser de larmes sur le sort d’Al Capone. Toute communauté s’améliore, lorsqu’elle sait reconnaître à chacun ses droits. Y compris au tyran.... suite de l'article sur RFI