Libreville – Le ministre gabonais de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout, a déclaré, ce jeudi, lors d’une conférence de presse animée à son cabinet de travail, que les nouvelles autorités du pays, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), sont à pied d’oeuvre face au problème de la surpopulation carcérale dans les prisons du pays, a-t-on constaté.
Revenant sur le communiqué du Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture, dont une délégation vient de séjourner au Gabon dans le cadre d’une visite des centres de privation de liberté, le ministre gabonais de la Justice a saisi l’occasion de ces échanges avec la presse pour affirmer que ce problème des conditions de détention et surpopulation carcérale a été pris en bras le corps par les nouvelles autorités, en tête desquelles le Géneral de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le président gabonais avait pris la décision de faire libérer, lors de sa prestation de serment, les prisonniers politiques, les leaders d’opinion. Il avait, aussi à la fin de l’année écoulée, lors de son discours à la nation, décidé de gracier 1000 prisonniers à travers les prisons existants dans les 9 provinces du Gabon.
Répondant aux questions des journalistes après la publication dudit communiqué, Paul-Marie Gondjout a affirmé ne « pas être totalement surpris parce que depuis que nous avons pris cette charge, nous avons souvent parlé de la surpopulation carcérale dans nos prisons. C’est un problème que nous avons pris à bras le corps », a -t-il fait savoir.
« Il vous souviendra que le président de la République, président de la transition qui est aussi président du Conseil supérieur de la magistrature, le Général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait décidé à la fin de l’année 2023 de gracier 1000 prisonniers », a-t-il rappelé.
A cet effet, le membre du gouvernement a avoué que le décret du président de la République a déjà été signé et qu’une commission ad hoc travaille sur ce dossier de la grâce présidentielle, dont l’aboutissement reste attendu
Selon le Garde desSceaux, « ce qu’il faut savoir et bien expliquer à nos compatriotes c’est que le problème de la surpopulation carcérale c’est surtout celui des prévenus, c’est-à-dire les personnes qui sont en attente de jugement dans nos prisons, depuis plusieurs années pour lesquels les dossiers, ne sont jamais passées en jugement et ça nous cause un problème ».
La grève des magistrats et la non organisation des sessions criminelles feraient parties des causes principales de cette situation déplorable. Car, a-t-il ajouté, ces mauvaises conditions de détention ne sont pas digne d’un pays comme le Gabon qui compte entre 5400 et 5700 prisonniers à travers le pays, avec 70% de ces détenus à la prison centrale de Libreville (PCL).