Présentée comme une passerelle vers la diversification de l’économie gabonaise, la Société d’investissement pour l’agriculture tropicale (Siat-Gabon) n’a pas réussi à tenir la promesse des fleurs. Selon le journal Le Mbandja, l’entreprise qui a changé de nom depuis lors ne satisfait plus son personnel au point d’accumuler plusieurs mois de salaires impayés.
À la Société d’investissement pour l’agriculture tropicale (Siat-Gabon), c’est la descente aux enfers pour le personnel qui accumule plusieurs mois de salaires impayés. Selon le journal Le Mbandja, la holding belge, qui était présentée comme une passerelle vers la diversification de l’économie gabonaise, n’a rien investi et ses différents champs sont actuellement investis par de hautes herbes. «Travailler à Siat actuellement devient une sinécure, sinon une moquerie, pour ne pas dire une malédiction», commente le journal selon qui, la descente aux enfers a commencé en juin 2016 par la vente d’Agro-Gabon dont le groupe était propriétaire.
Les problèmes se seraient accentués durant la période de Covid-19. «Cette société bénéficiait de l’exonération des frais de douane, d’impôts et de la TVA», souligne Le Mbandja qui indique que malgré les faveurs de l’État, l’entreprise n’a pas su remonter la pente. Après le Covid, Siat aurait vendu son stock de caoutchouc à Michelin mais la manne n’aurait pas aidé à régler ses dettes. Le belge Pierre Vandebeeck qui avait fait venir Gert Vandermissen, son beau-fils, pour gérer la boîte, finira par virer ce dernier accusé d’être à l’origine des déboires de la boîte mais qui aurait par ailleurs, réussi à laisser «son homme lige, un sujet camerounais, comme directeur général».
Siat-Gabon qui en plus du palmier à huile s’occupait tout aussi de l’élevage bovin via la Sogadel, finira par vendre ce segment à la société sud-africaine Grande Mayumba Agro-business. «Cette vente s’est faite dans l’opacité totale par le truchement du beau-fils budgétivore», note le journal selon lequel «Siat devint Agrobusiness groupe, l’objectif étant d’échapper à la fiscalité». L’entreprise aurait franchi le Rubicon en vendant son siège du Camp de police. Gert Vandermissen serait revenu au Gabon en avril 2023 pour annoncer qu’il était le propriétaire de la société Agrobusiness pourtant créée avec l’argent de la vente du ranch d’Agro-Gabon. «Ils sont actuellement locataires du côté de Louis», indique le journal.
Cependant, la situation financière de l’entreprise est restée «catastrophique» avec à la clé, des emplois jugés précaires et moins de 150 nationaux dans toute la filiale. «Ce sont les anglophones amenés dans des conteneurs de caoutchouc qui écument les différents sites», signale le journal selon lequel «Gert Vandermissen et ses acolytes (qui) ont vite fait de changer de nom» font des courbettes devant les autorités de la transition. Les employés espèrent que ce dossier atterrisse sur la table de la task-force pour que la lumière soit faite.