Au Gabon, depuis plusieurs mois, certains journalistes appelés à des postes de conseillers au sein des cabinets ministériels continuent d’exercer simultanément leur profession dans les rédactions des médias publics. Une situation que la Haute autorité de la communication (HAC) présente comme un «conflit d’intérêts» posant un réel problème d’éthique et de déontologique. Le régulateur des médias exhorte ces derniers à la responsabilité.
La Haute autorité de la communication (HAC) s’est réunie en séance plénière ordinaire, présidée par Germain Ngoyo Moussavou, son président, le 28 février 2024. Les conflits d’intérêts observés dans le domaine de l’audiovisuel public national étaient parmi les sujets au menu de cette rencontre.
Selon le conseiller membre porte-parole de la HAC, Jean Claude Franck Mendome, il est constaté au sein des médias audiovisuels publics que des responsables de premier plan ainsi que les agents du service public, nommés au sein des cabinets ministériels, continuent d’intervenir en qualité d’animateurs, de présentateurs de journaux télévisés ou de chroniqueur dans certain programme, au mépris de la loi et du bon sens professionnel. «La HAC tient à rappeler en sa qualité de garant du respect du code de la communication que cette tendance pose un réel problème éthique et déontologique», a indiqué Jean Claude Franck Mendome.
D’après lui, cette pratique est d’autant plus qu’à proscrire, qu’elle contrevient aux dispositions de la loi n°019/2016 du 9 août 2016 portant code de la communication en République gabonaise. Notamment à son article 43 qui dispose «qu’il est interdit aux journalistes dans l’exercice de ses activités professionnelles de se mettre en situation de conflit d’intérêts».
Ce constat du gendarme des médias au Gabon intervient dans un contexte où, dans le gouvernement de la transition, plusieurs journalistes des médias publics sont appelés à de hautes fonctions de conseiller dans les cabinets ministériels, mais ces communicateurs exercent toujours dans leurs rédactions respectives. La HAC tient à mettre de l’ordre dans le paysage médiatique gabonais et réaffirme les principes fondamentaux de l’éthique et de la déontologie journalistique. Ce, afin de mettre un terme à ces pratiques préjudiciables.