A l’heure où le Gabon tente de redynamiser ses filières cacao-café, il serait judicieux pour les autorités de prendre exemple sur des pays pionniers et leaders en la matière. A ce titre, le Ghana et surtout la Côte d’Ivoire, principaux pays producteurs de cette ressource stratégique, pourraient faire office de professeurs pour le Gabon. Et pour cause, avec pas moins de 600 000 planteurs, la filière cacao fait vivre pas moins de 6 millions de personnes et contribue à hauteur de 20% au PIB du pays. Énorme.
Selon les données du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), la filière cacao, ce sont 5,5 millions de producteurs au Sud qui produisent 5 millions de tonnes de cacao par an, avec des cacaoyères qui couvrent plus de 12 millions d’hectares. Sachant que la consommation aura augmenté de 20 % sur la période 2020-2025, cette filière représente donc un véritable enjeu pour les pays capables d’en produire comme le Gabon.
Hélas, cette filière intimement liée à la filière café, reste encore marginale d’où le récent atelier national organisé par la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (Caistab) sous la houlette de la Primature et du ministère de l’Economie. Mais cet atelier suffira-t-il à soigner les plaies de ces « filières qui dépérissent sous nos yeux alors que de nouvelles opportunités se créent » comme l’a souligné Mays Mouissi en ouvrant ledit atelier? Rien n’est moins sûr. Par contre, l’exemple ivoirien, qui en a fait sa principale source de revenus, pourrait-être utile.
La culture du cacao représente entre 15% et 20% du PIB en Côte d’Ivoire
En effet, considérée comme une filière négligeable d’un certain point de vue au Gabon où elle emploie en grande majorité une population vieillissante, la filière cacao représente aux pays des éléphants, entre 15% et 20% du PIB, où elle emploie près de 600.000 planteurs et fait vivre près du quart de la population, soit près de 6 millions de personnes selon le Conseil du Café-Cacao. Incompréhensible pour le Gabon qui dispose quasiment des mêmes conditions climatiques que la Côte d’Ivoire.