30 mars 2014-10 juillet 2014, trois mois et dix jours pratiquement que Pierre Alain Mounguengui a été porté à la présidence de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot). Certaines langues relèvent déjà des errements du nouveau comité exécutif de l’instance gabonaise du football.
Le premier couac du genre qui n’avait pas sauté aux yeux de l’opinion sportive était l’acharnement que le staff de Pierre Alain Mounguengui avait réservé au président du comité de normalisation, Dieudonné Ndoumbou. On se souvient encore, en effet, de la réunion houleuse tenue au soir du 30 mars au siège de la Fegafoot entre le comité de normalisation sortant et les nouveaux superviseurs du football gabonais. De nombreux témoins rapportent qu’il s’en était fallu de peu pour que les frères, pourtant du même camp, n’en viennent aux mains.
Les nouveaux locataires de la maison Alexandre Sambat d’Owendo avaient reproché à Dieudonné Ndoumbou Likouni d’avoir agit, en dernier ressort, au-delà des prérogatives du simple normalisateur qu’il aurait dû être. Une attitude qui comportait certaines bévues, la plus importante étant la gestion presque unilatérale des subventions allouées par la Fifa alors que lui-même criait sur tous les toits pour dénoncer les présumées gabegies du bureau de Placide Engandzas. La conséquence de cette passe d’armes entre frères est que Dieudonné Ndoumbou Likouni refuserait de présenter officiellement son bilan financier au bureau de Pierre Alain Mounguengui. Et l’on se souvient que Zorgoze Mboumba, président de la Ligue de football de Nyanga, continue à réclamer les 3 millions de francs CFA promis par le comité de normalisation, un don de la FIFA au Gabon.
Sur un autre plan, l’opinion sportive reproche à Pierre Alain Mounguengui de «conjuguer» un peu trop avec la présidence de la République gabonaise plutôt qu’avec les dirigeants sportifs. Toute chose que confirme le tollé noté lors de la récente nomination de Costa Jorge comme sélectionneur national des Panthères ; le public ne comprenant pas l’immixtion du politique dans le sport au Gabon.
À la faveur d’un point de presse qu’il a animé le mercredi 2 mai 2014 à Libreville, Pierre Alain Mounguengui avait provisoirement promu trois entraineurs gabonais pour l’encadrement technique des Panthères, à savoir Claude Albert Mbourounot, Raphaël Nzamba Nzamba et Claude Pascal Kossi. La classe sportive avait alors stigmatisé cette fosse note, estimant qu’on ne déclare pas officiellement la nomination d’adjoints mais le staff dans son entièreté.
Par ailleurs, au sujet des championnats des ligues, des sources concordantes ne s’expliquent pas la validation, par la Fegafoot, du titre de champion du Moyen-Ogooué attribué à Adouma FC, alors qu’il s’y pose des problèmes au niveau des play-offs. Il se raconte que Pierre Alain Mounguengui a pourtant été aperçu lors de la finale à Lambaréné et qu’en tant qu’ancien arbitre il devrait normalement trancher cette affaire.
Un autre reproche fait à Pierre Alain Mounguengui, est celui du choix de ses principaux collaborateurs qui ne sont pas forcément des techniciens du football, rompus à la tache. L’innovation tant souhaitée n’a pas été au rendez-vous.
Enfin, selon des sources concordantes, la relance du chantier de Bikélé serait sur le point de démarrer même si l’apport financier de la Fifa est attendu pour le mois de septembre prochain. Pour le reste, on relève que Pierre Alain Mounguengui s’est fixé pour objectif principal, avec le nouveau sélectionneur des Panthères, de qualifier le Gabon à la CAN 2015 ainsi qu’au Mondial 2018. Arrivera t-il à atteindre ce cap ? un peu tôt pour tenter une extrapolation.