Actée verbalement lors de la visite d’Etat en avril 2023 de l’ancien président Ali Bongo Ondimba en Chine, la construction d’une base navale militaire à Port-Gentil dans la province de l’Ogooué-Maritime continue de faire débat même à l’internationale. Selon le quotidien économique et financier américain The Wall Street Journal, ce projet serait au cœur d’une vive tension entre les États-Unis et l’Empire du milieu, le premier cité incitant les autorités gabonaise à surseoir ledit projet.
En effet, c’est au cours d’une réunion au Palais du bord de mer que l’ancien chef de l’Etat avait révélé à un haut collaborateur de la Maison Blanche « qu’il avait secrètement promis au dirigeant chinois Xi Jinping que Pékin pourrait stationner des forces militaires sur la côte atlantique du Gabon ». Le complexe militaire devait être situé à Port-Gentil où elle devrait occuper une position hautement stratégique pour la Marine de l’Armée populaire de libération (MAPL), qui cherche de longue date à implanter sa première base sur la façade atlantique.
Les États-Unis à la manœuvre pour faire échouer le projet chinois
Une information qui aurait suscité de vives inquiétudes au pays de l’Oncle Sam, où le principal conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis, Jon Finer, aurait exhorté Ali Bongo Bongo à retirer son offre. « Les États-Unis considèrent l’Atlantique comme leur front stratégique et y voient une présence militaire chinoise permanente – en particulier une base navale, où Pékin pourrait réarmer et réparer ses navires de guerre – comme une menace sérieuse pour la sécurité américaine », indique The Wall Street Journal.
« Chaque fois que les Chinois commencent à fouiner dans un pays côtier d’Afrique, nous devenons inquiets », a déclaré un haut responsable américain. Toutefois, il faut noter que ce projet aurait été contrarié par le coup d’Etat opéré le 30 août 2023 par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) qui n’aurait pas encore entamé de discussions avec les autorités chinoises. Il faut dire que ce projet est au centre de manœuvres de part et d’autre. La Chine mène une campagne en coulisses pour sécuriser une base navale sur les côtes occidentales du continent. Et depuis plus de deux ans, les États-Unis mènent des efforts parallèles pour persuader les dirigeants africains de refuser à la marine de l’Armée populaire de libération un port dans les eaux atlantiques.