Dans son ambition de reprendre en main son industrie pétrolière dès cette année 2024, l’État gabonais veut mettre un accent particulier sur la promotion d’une industrie pétrolière autochtone, à la fois dans le segment des opérateurs et des sous-traitants ainsi que sur le développement des compétences locales notamment dans les services pétroliers. L’information est contenue dans le Plan national de développement pour la Transition (PNDT), programme contenant les actions prioritaires du gouvernement de la Transition entre 2024 et 2026.
Pour ce qui est de la promotion d’une industrie pétrolière autochtone, le gouvernement entend mettre en place des réformes dont la finalité sera d’augmenter les capacités de la Société Gabonaise de raffinage (Sogara), d’améliorer la gouvernance de Gabon Oil Company (GOC) et d’acquérir la société Assala. Également prévue, la mise en œuvre d’un projet de maîtrise du comptage en temps réel du pétrole brut destiné à l’exportation. « Il s’agit de passer d’un système de comptage de production déclaratif fait par l’opérateur, à un système de comptage de production réalisé par l’administration compétente qui fera intervenir des éléments de dématérialisation par l’interconnexion des systèmes. Ce changement réduit fortement le risque de falsification ou de fraude », indique le gouvernement dans le PNDT.
Par ailleurs, pour soutenir l’émergence d’opérateurs et de sous-traitants nationaux, les autorités gabonaises envisagent de créer un environnement favorable au niveau réglementaire pour garantir l’accès au crédit bancaire et prévoient un accompagnement dans le développement des capacités techniques et financières. Dans ce sens, il est envisagé le développement des laboratoires afin de permettre l’analyse des échantillons de pétrole brut sur place ainsi que l’établissement des quotas d’embauche par niveau de qualification pour les Gabonais.
Ces prévisions vont en droite ligne de la loi pétrolière dans sa révision de 2019 qui fait obligation, d’une réservation aux Gabonais, de certaines activités dans le secteur des hydrocarbures, dans le domaine industriel. Cette loi fait également obligation aux industriels qui opèrent dans le pays, d’apporter leur accompagnement aux Gabonais qui veulent se lancer dans le secteur.
Le Gabon qui produit plus de 200 000 barils de pétrole par jour, est le 5e plus grand producteur pétrolier en Afrique subsaharienne, derrière le Nigéria, l’Angola, le Congo et la Guinée équatoriale.