Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Société
Article
Société

Gabon : Ali Bongo fête ses 65 ans «en prison»
Publié le samedi 10 fevrier 2024  |  Gabon Review
Présidentielle
© Autre presse par DR
Présidentielle 2023 : à son dernier meeting de campagne, le candidat Ali Bongo Ondimba appelle à la paix
Comment


À 65 ans, le président déchu du Gabon fête ce vendredi 9 février son premier anniversaire dans une «situation misérable». L’homme qui toute une vie durant a savouré l’opulence et dont le jour de naissance a été assimilé à un jour de fête nationale ces quatorze dernières années, a soufflé cette nouvelle bougie sans fanfare ni trompette dans sa résidence à la Sablière que son avocat français assimile à une prison. Il ne jouirait pas de sa liberté.

Jusqu’au 30 août 2023, Ali Bongo n’imaginait certainement pas le scénario qui a fait de lui un «marginal». Pourtant très affaibli par son accident vasculaire cérébral (AVC), l’homme pensait encore pouvoir diriger le Gabon durant les cinq prochaines années. Pourquoi pas mourir au pouvoir comme son père avant lui ? Mieux, il ne pensait pas célébrer son 65e anniversaire dans la situation jugée «misérable» qui est la sienne ce vendredi 9 février 2024 encore moins, que ce jour d’anniversaire qui ces quatorze dernières années dans le pays a été assimilé à un jour de fête passe sous silence outre l’attention presque «insignifiante» de son parti, le Parti démocratique gabonais (PDG) qui veut pour lui des «surprises inattendues et des bénédictions bien méritées».

«Trop encadré pour s’exprimer librement»

Mais surtout, les railleries de plusieurs internautes souvent commentateurs de l’actualité dans les bars, qui tournent cette date d’anniversaire en dérision. Sur ses réseaux sociaux et particulièrement son compte Facebook, c’est le règne du silence. Son dernier post date du 26 août 2023, la date du vote au Gabon. Depuis son «make noise» dans la foulée de sa déchéance par les forces de défense et de sécurité, il n’a d’ailleurs plus jamais été entendu. En dehors de quelques images de lui circulant quelques fois à l’issue de certaines visites officielles des hôtes du président de la transition engagés dans le processus de négociation pour un retour à l’ordre constitutionnel, Ali Bongo est pour ainsi dire invisible.

De l’opulence à la déchéance

Alors qu’il a été déclaré «libre de ses mouvements» et «autorisé à quitter le territoire» par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), l’homme qui célèbre aujourd’hui son 65e anniversaire vit selon plusieurs sources sous surveillance dans sa résidence de la Sablière. Son avocat français, François Zimeray, croit savoir que c’est une sorte de prison. «Je n’ai pas été autorisé à lui rendre visite. Est-ce cela, être libre de ses mouvements ? En réalité, c’est faux, il n’est pas libre de choisir ses visiteurs, de se déplacer, ni de communiquer», a-t-il confié à Jeune Afrique. Au Gabon à la mi-janvier, l’avocat estime qu’Ali Bongo est malheureux de la situation actuelle. «Ma conviction est qu’il est trop encadré pour s’exprimer librement», a-t-il déclaré.

Si des sources bien introduites indiquaient que le président déchu «a refusé de quitter le Gabon», que Jean-François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de la Transition et ancien proche, assurait qu’il ne s’opposerait pas au cas où un procès était intenté contre Ali Bongo pour sa gestion du Gabon ces 14 dernières années, son avocat réaffirme cependant qu’il ne fait pas l’objet de poursuites. Selon François Zimeray, Ali Bongo n’aspire désormais «qu’à mener une vie normale, loin du pouvoir». Né Alain-Bernard Bongo le 9 février 1959 à Brazzaville, il a été ministre des Affaires étrangères de 1989 à 1991, puis de la Défense de 1999 à 2009 et député à partir de 1990.

Après la mort de son père en 2009, il est déclaré président de la République gabonaise, mais son élection est vivement contestée. En 2016, il arrive à briguer un second mandat, mais là encore, sa légitimité n’est pas reconnue par une bonne partie des Gabonais. Avec l’armée derrière lui, il arrive à gouverner y compris lorsqu’il a été frappé de l’AVC qui l’a affaibli et qui a, entre autres, amené l’armée à prendre le pouvoir comme tenue de son incapacité à gouverner le pays. Avec un père président avant lui, il a vécu dans l’opulence. En 2014, il était entre autres, propriétaire d’«une collection de voitures valant au bas mot 9 milliards de francs». Le 30 août 2023, il a été déposé et vit depuis lors, comme un homme seul puisque sous haute surveillance.
Commentaires


Comment