La plainte déposée par Marc Ona Essangui contre le groupe français Gémalto, qui aurait détourné une partie des 50 milliards de Francs Cfa destinés à la biométrie au Gabon, défraye actuellement la chronique. Mais jusque-là, ni l’entreprise, ni les autorités gabonaises n’ont commenté cette actualité pour le moins gênante pour elles…
Depuis des semaines, voire des mois, le groupe français Gémalto est dans le viseur de la société civile gabonaise, qui l’accuse d’avoir détourné une partie des 50 milliards de francs Cfa, prévus pour la mise en place de la biométrie au Gabon.
Pour rappel, en novembre 2013, 580.000 électeurs devaient être enrôlés quelques semaines avant la tenue des élections locales. Selon la société civile gabonaise, les délais n’ont pas été respectés et de nombreuses zones d’ombre quant à la fiabilité du système mis en place par Gémalto, demeurent. Estimant détenir des preuves suffisantes contre le groupe français, elle a décidé de l’attaquer en justice à Libreville et à Paris, siège de l’entreprise.
Depuis lors, les médias locaux et internationaux ont fait des choux gras de cette affaire qui, pour bon nombre de Gabonais, ne sent pas bon du tout.
Mais au milieu de toute cette agitation, deux protagonistes restent étrangement silencieux jusqu’à présent : Gémalto et l’Etat gabonais.
En effet, depuis l’éclatement de cette affaire, aucun commentaire, aucune intervention, aucune justification.
Un lourd silence aux allures d’aveu de culpabilité, qui inspire bon nombre de supputations…
En effet, aux yeux de certains observateurs avertis, le silence entretenu par les autorités gabonaises pourrait cacher bien des casseroles dans cette affaire très controversée de mise en place d’un fichier biométrique. Un « fiasco » dont l’Etat gabonais pourrait finir par porter le chapeau, même si pour l’heure, c’est son partenaire Gémalto qui est attaqué.
La société civile soupçonne en effet de son côté, une complicité de détournement de fonds, demandant aux autorités de publier le cahier de charges de Gémalto, pour une évaluation générale.
« Si le montant perçu par Gémalto ne correspond pas aux sommes décaissées, on le saura », a déclaré un responsable de la société civile, joint mardi 8 juillet par la rédaction de gaboneco.com
Au ministère de l’Intérieur, on semble ignorer la « tempête qui se prépare ». D’ailleurs le mois dernier, la 2ème phase du projet Iboga qui prévoit cette-fois, la fiabilisation du fichier d’état civil, a été présentée à Guy Bertrand Mapangou, patron de ce département ministériel.
Une deuxième phase qui démarre, alors que la première doit faire face à une déferlante de contestations.