La performance du Gabon 28/100 dans l’Indice de perception de la corruption (IPC) est en baisse et sa démocratie sous pression, selon l’organisation non gouvernementale Transparency international (TI).
L’Indice de perception de la corruption (IPC) 2023, récemment publié par Transparency international, offre un aperçu inquiétant de la situation au Gabon. Malgré sa réputation de stabilité et de prospérité relative en Afrique centrale, le pays a vu son score chuter à 28/100, une baisse d’un point par rapport à l’année précédente. Cette performance décevante place le Gabon loin derrière la moyenne régionale de 33/100 et il recule de deux places sur le plan continental.
Cette chute dans l’IPC témoigne des défis persistants en matière de lutte contre la corruption dans le pays. La domination politique de la famille Bongo depuis des décennies a laissé peu de place à la transparence et à la responsabilité. Les récentes enquêtes révèlent un niveau élevé de mécontentement parmi les citoyens gabonais, neuf sur dix désapprouvant la performance du gouvernement en matière de lutte contre la corruption et craignant des représailles s’ils signalent des actes répréhensibles.
Malgré cette situation préoccupante, le Gabon reste stagnant dans le classement mondial de l’IPC, se maintenant à la 136e place, mais occupe le 30e rang en Afrique parmi 52 États évalués. Cependant, l’année 2023 a été marquée par un coup d’État militaire le 30 août, ce qui a conduit les autorités de transition à mettre davantage l’accent sur la lutte contre la corruption. Un groupe de travail anticorruption a été réactivé, chargé d’enquêter sur les cas où des entrepreneurs ont reçu des fonds sans accomplir les travaux correspondants.
L’analyse de Transparency International souligne également les tendances mitigées en matière de corruption en Afrique, avec quelques améliorations notables dans certains pays, mais une stagnation générale dans la région. Les Seychelles, avec un score de 71, conservent leur position de leader, suivies du Cap-Vert (64) et du Botswana (59). En revanche, la Guinée équatoriale (17), le Soudan du Sud (13) et la Somalie (11) affichent les scores les plus bas, sans signe apparent d’amélioration.
Ces résultats soulignent l’urgence d’une action concertée pour lutter contre la corruption en Afrique, et le Gabon ne fait pas exception. Pour réaliser des progrès significatifs, il est impératif que les autorités gabonaises intensifient leurs efforts pour renforcer la transparence, lutter contre l’impunité et promouvoir une culture de responsabilité à tous les niveaux de la société.