Dans le souci de promouvoir une exploitation durable et équitable des ressources gabonaises et permettre ainsi aux générations futures d’en bénéficier, le ministre des Mines, Hervé Patrick Opiangah, a opposé une fin de non-recevoir à la Comilog qui sollicitait son autorisation en vue d’une augmentation de la production de manganèse de 8 à 10 millions de tonnes par an. Et pourtant…
Au Gabon, la requête de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe français Eramet, sollicitant une autorisation pour augmenter sa production de manganèse de 8 à 10 millions de tonnes/an, a été réfutée par le ministre des Mines, Hervé Patrick Opiangah. Pour le membre du gouvernement, l’exploitation de ce minerai doit se faire de manière graduelle et équitable, afin de permettre aux générations futures d’en bénéficier.
Il est donc hors de question pour le chef du département des mines qu’il soit procédé à une quelconque augmentation de la production, tant que de nouveaux gisements identiques à ceux actuellement exploités n’auront pas été découverts et mis en exploitation. «Il me plaît de vous indiquer que votre production annuelle ne devrait excéder la barre des 8 millions de tonnes/an qu’en cas de découverte et d’exploitation de nouveaux gisements, de taille et de teneur en manganèse équivalentes aux gisements actuels», a indiqué Hervé Patrick Opiangah .
D’après lui, le Gabon entend s’inscrire dans un processus de gestion équitable et durable de ses ressources naturelles. Aussi, une accélération de la production pourrait mettre en mal l’unique réseau de chemin de fer qui a trop souffert du transport des matières premières.
Et pourtant…
Il reste que l’opposition du ministre des Mines ne permet à l’économie gabonaise que de rester plus longtemps dans l’économie de rente. Or, le pays ne devrait pas seulement se contenter d’une économie de rente pour ne pas dire de cueillette, basée majoritairement sur les exportations des matières premières. Le Gabon a besoin de sources de financement pour arrêter et inverser cette tendance observée en général dans les pays en voie de développement exportant les matières premières pour s’assurer des revenus.
L’augmentation de la production de manganèse par la Comilog permettrait au Gabon d’augmenter ses revenus pour diversifier son tissu économique et même d’investir dans l’industrialisation de catégorie supérieure par la transformation sur place de ses ressources. Dans cette perspective, le développement des industries de transformation permettra également aux générations futures de trouver des emplois et d’apporter une plus-value à l’économie nationale.
Bref. Au Gabon, le manganèse est exploité principalement par trois entreprises. La première, c’est la Comilog, qui extrait 90% du minerai (7,5 millions de tonnes en 2022). Le reste de la production est effectuée par le chinois Compagnie industrielle des mines de Hangzhou (CICMHZ) et l’entreprise Nouvelle Gabon Mining (NGM), filiale du groupe indien Coalsale Group. Le secteur emploie plus de 3000 personnes et représente aujourd’hui environ 6% du PIB du pays.