L’entreprise adjudicataire du marché de réalisation de la route Lalara/Koumameyong ayant choisi d’ensevelir des fûts de bitume, il est à craindre que les eaux souterraines et superficielles ne soient contaminées avec, en prime, de graves risques sanitaires pour les populations.
Lancés depuis trois ans maintenant, les travaux d’aménagement de l’axe routier Lalara–Koumameyong, long de 63 kilomètres, suscitent des inquiétudes quant à la capacité de la société adjudicataire, CFHEC, à se conformer aux normes environnementales. De source bien informée, l’entreprise chinoise a pris le parti d’ «enterrer des fûts vides de bitumes» dont elle ne savait que faire. Cette désinvolture fait courir d’importants risques sanitaires aux populations, qui assistent impuissantes à la pollution des eaux voire à la contamination des aquifères.
Tout se passe comme si le ministère de la Promotion des investissements, des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire a omis le volet environnemental dans le cahier de charges de ce projet. «Les Chinois sont clairs et précis. Ils disent à qui veut l’entendre que les responsables du ministère des (Infrastructures) sont au courant de cette pratique. Ils les y ont d’ailleurs encouragés en acceptant de l’argent contre leur silence», révèle l’hebdomadaire Échos du nord. Entre le silence complice des Travaux publics, la pusillanimité de l’Environnement, l’absence d’informations sur le nombre de fûts enterrés et les emplacements exacts, il semble que l’on se dirige inévitablement vers une catastrophe environnementale de grande ampleur.
Financé par la Banque islamique de développement (BID), ce chantier consistant en la réalisation d’une route de 9 mètres de large et longue 63 km a été lancé en 2011.