Sans que cela n’émeuve grand monde, la voie menant à l’hôpital régional de l’Estuaire, situé au PK 11 dans le quartier Melen, est en piteux état depuis de nombreuses années. Au grand dam des patients de cette structure sanitaire qui reçoit de nombreux malades et abrite également d’importants services dont celui de la gérontologie.
Les pouvoirs publics seraient-ils indifférents à tout ? Comment interpréter le fait que depuis plusieurs années, la bretelle menant de la Nationale 1 à l’hôpital de Melen se dégrade à vue d’œil sans que les pouvoirs publics ne réagissent ? Défoncée, cette voie présente des crevasses, de la poussière ou des bourbiers, selon les saisons. Aborder ce tronçon, long d’environ 500 mètres, relève du parcours de combattant pour les malades. Sauter, grimper, redescendre et esquiver les dalots naturels, les bourbiers et autres «trous», qui se sont formés au fil de l’érosion n’est pas aisé pour les malades. Parcourir ce trajet ressemble à un acte de funambule, tant il faut être concentré pour éviter une foulure de la cheville ou une fracture de la jambe.
La gravité de la situation a obligé les transporteurs, qui autrefois déposaient les malades dans l’enceinte de l’hôpital, à renoncer à pratiquer cette route. A défaut, il faut mettre en jeu une somme importante d’argent pour les persuader à se lancer sur ce chemin de croix.
Devant faire avec cette route, les populations de la zone dénoncent l’indifférence des autorités. «Quand il pleut ce n’est pas facile. A la sortie, il y a souvent de grandes flaques d’eau et les taximen refusent de les traverser. On est donc obligé de marcher», explique un habitant de la zone. «A-t-on besoin d’experts pour venir régler le problème de la route de Melen ? C’est la route de l’hôpital provincial de la capitale du Gabon. A vous de trouver la réponse à ma question», lance un autre, visiblement agacé.
Plus grave, dans le quartier situé derrière l’hôpital provincial et communément appelé «Aux Rails» des crevasses encore plus grandes se sont formées qui deviennent de véritables lacs, en saisons des pluies, dans lesquels se noient les moteurs de bien d’automobiles. La zone est d’ailleurs devenue dangereuse en ceci que, dans la nuit, des petites frappes profitent du ralentissement auquel sont contraintes les voitures à ces endroits, pour en ouvrir les portières et arracher leurs sacs à main aux femmes transportées.
Que se passe-t-il donc avec cette route ? Les départements ministériels censés apporter des solutions à ce problème en sont-ils informés ? Que font les responsables de l’hôpital qui sont les premiers concernés pour résoudre le problème ? Autant de questions qui restent en suspens…