La Banque africaine de Développement (BAD) a annoncé mercredi le retrait immédiat de son
personnel international d'Ethiopie, après l'agression et la détention de deux de ses employés
"par des forces de sécurité éthiopiennes" fin octobre à Addis-Abeba.
"La Banque africaine de développement a décidé de retirer tout son personnel international
d'Ethiopie immédiatement", indique-t-elle dans un communiqué.
"Ces décisions font suite à la récente rupture du protocole diplomatique et à l'agression par
des forces de sécurité éthiopiennes de deux des employés internationaux de la BAD",
poursuit l'institution, qui précise que le bureau d'Addis Abeba restera ouvert avec le
personnel local.
L'organisation explique que deux de ses employés "basés à Addis Abeba ont été illégalement
arrêtés, agressés physiquement et détenus durant plusieurs heures par des éléments des
forces de sécurité sans explication oficielle", le 31 octobre.
La BAD ne précise pas l'identité des victimes mais des sources diplomatiques à Addis Abeba
avaient précisé que l'une d'elle était son directeur en Ethiopie Abdul Kamara, par ailleurs
directeur général adjoint pour l’Afrique de l’Est, qui a quitté le pays après l'incident.
Mi-novembre, plus de deux semaines après les faits, la BAD avait déjà dénoncé un "incident
diplomatique très grave".
Si la banque s'était alors félicitée de "l'intervention immédiate" du Premier ministre
éthiopien Abiy Ahmed qui avait ordonné la libération des personnes concernées et avait
promis une enquête, "la situation n'est toujours pas résolue de manière satisfaisante",
afirme désormais son président, Akinwumi Adesina, cité dans le communiqué mercredi.
La BAD avait aussi afirmé avoir adressé une plainte oficielle aux autorités nationales.
L'organisation "reste particulièrement inquiète" car "le gouvernement éthiopien n'a pour le
moment partagé avec la banque aucun rapport ou détails des investigations" concernant
"l'incident", ajoute M. Adesina.
La BAD a été créée en 1964 pour financer les eforts de développement en Afrique. Outre les
pays de l'Union africaine, en sont membres une vingtaine d'Etats non-africains, notamment
les Etats-Unis, la Chine, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon ou l'Inde.
Au 30 septembre, ses investissements en Ethiopie représentaient 1,24 milliards de dollars,
répartis dans 22 projets.
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