Alors que le processus a été mis en branle depuis plusieurs mois, la question de l’indemnisation des futurs déguerpis est loin d’être réglée.
Depuis février 2013, le gouvernement a lancé un vaste programme de déguerpissement dans la ville de Libreville et sa périphérie. Censé permettre l’«assainissement et la restructuration» de plusieurs parcelles, à l’instar de celles identifiées à Owendo, dans la zone de Nomba Domaines, ce projet fut jugé de bonne augure pour les populations vivant sur les lieux. Mais très vite, ces dernières ont déchanté, en raison du mode de gestion adopté par le gouvernement quant à l’épineuse question du dédommagement des propriétaires.
En effet, alors qu’une nouvelle note du Secrétariat général du ministère de la Promotion des investissements, des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, parue le vendredi 4 juillet dernier, dans les colonnes du quotidien L’Union assigne aux occupants de certaines parcelles de quitter les lieux au plus tard le 30 juillet 2014, des plaintes se sont récemment fait entendre.
Les déguerpis, à qui le gouvernement dit avoir pourtant versé des sommes d’argent en vue de leur dédommagement, n’entendent pas s’en laisser conter. C’est du moins ce qu’a récemment déclaré Laurent Obiang, propriétaire de plusieurs lopins de terre sur la parcelle 62 de la section CH.
Désormais porte-parole du collectif des futurs déguerpis de la zone, il dit n’avoir pas vu toute la couleur de l’«indemnisation».
En effet, face à l’insistance des autorités qui annoncent dores et déjà les «opérations de démolition» des «lieux squattérisés», le futur déguerpis confie, l’air interdit et visiblement offusqué: «Alors que les paiements devaient être précédés de l’attribution des parcelles dans une zone de relogement bien identifiée, on nous a demandé d’attendre». «On veut nous payer à main levée, au motif que le Trésor a beaucoup trop de choses à gérer en ce moment», regrette-t-il.
Propriétaire de trois (3) maisons, l’homme dit avoir reçu jusque-là 8,5 millions de francs CFA, au lieu des 23,5 millions qui devaient lui revenir aux termes de l’expertise des biens réalisée par l’avocat engagé par les futurs déguerpis.
Toute chose que balaie du revers de la main la direction générale de l’Habitat et du Logement qui invoque le droit de l’Etat sur plusieurs titres fonciers, notamment le n°6064 sur lequel se trouvent actuellement les demeures de Laurent Obiang. Avant l’installation des futurs déguerpis sur le site d’Igoumié, il serait bon que cette affaire connaisse son épilogue.