Après octobre Rose à destination des femmes et des cancers gynécologiques, le mois de novembre met en lumière la lutte contre les cancers masculins. Une occasion pour les sénateurs, ce 24 novembre, d’être rappelés sur l’intérêt et la nécessité d’un suivi médical régulier de leur appareil génital à partir de 45 ans, pour prévenir le cancer de la prostate, des testicules et de la verge.
La présidente du Sénat, Paulette Missambo, a donné le ton, le 24 novembre, à l’occasion de l’opération d’information et de sensibilisation autour des cancers masculins dont les hommes peinent souvent à parler et à se proposer au dépistage, étape-clé dans le succès des traitements, selon le personnel de santé.
«Le mois de novembre, comme vous le savez, est dédié à l’intensification des activités de prévention de cancers masculins. Depuis quelques années, les cancers sont devenus de plus en plus fréquents dans notre pays avec des conséquences dramatiques dégradant fortement la qualité de vie. C’est pour cela que nous devons saisir chaque opportunité pour renforcer les activités de prévention», a déclaré la présidente du Sénat, estimant qu’en tant que représentant des collectivités locales, il revient aux sénateurs d’être de véritables promoteurs de la sensibilisation auprès des populations.
Au menu de cette session de sensibilisation animée par la directrice du Programme de lutte contre les cancers au ministère de la Santé et des Affaires Sociales, le Dr Nathalie Ambounda, de l’urologue, le Dr Elvire Adande et du psychologue clinicien Lee Missounga, figuraient les risques liés à certaines maladies masculines, les symptômes de ces pathologies, la négligence et le bienfondé du dépistage pour prévenir d’éventuelles complications.
«Nous ne prônons pas le dépistage de masse, mais un dépistage individualisé afin d’obtenir un diagnostic précoce : un dosage PSA une fois par an dès 45 ans et un examen clinique (toucher rectal) tous les deux à trois ans, le tout interprété par un urologue qui tiendra compte de l’âge du patient, du volume de sa prostate et des antécédents familiaux», a expliqué le Dr Elvire Adande.
Selon les animateurs de la session, souvent encore trop tabous, les cancers masculins peuvent être guéris sans prélever les organes malades s’ils sont diagnostiqués tôt. Or, les cancers masculins ont d’autant plus une mauvaise image auprès des hommes qu’ils surviennent alors qu’ils n’ont pas de symptômes. «Se faire dépister n’est pas une atteinte à la virilité masculine. La peur empêche de prendre soin de soi. Les clichés comme ‘‘un homme, c’est fort, ça ne pleure pas’’, il faut les combattre pour mieux vivre et profiter encore longtemps des gens qu’on aime autour de nous», a souligné le psychologue clinicien.
Les hommes n’aiment pas parler de leur santé et encore moins de la maladie. Pour la directrice du Programme de lutte contre les cancers au ministère de la Santé et des Affaires Sociales, motivée par le fait que le Sénat ait déjà adopté une loi sur la santé sexuelle de la reproduction, dans laquelle il y a la lutte contre le cancer, il s’agit d’interpeller les hommes à prendre soin d’eux. «Nous avons demandé aux sénateurs d’aller vers la communauté, pour informer le maximum de personnes, partager les informations et les pratiques pour que chacun de nous, que nous soyons sénateurs ou pas, allons faire le dépistage de la prostate. L’expérience rime avec l’âge, et nous avons besoin au niveau du Gabon de ces personnes expérimentées pour la jeunesse qui va donc continuer à mener le train de ce pays Gabon, pour leque, nous sommes en train de proclamer l’essor vers la félicité», a déclaré le Dr Nathalie Ambounda.