Pour la première de la nouvelle programmation de Gabon Première baptisée «Les Grands dossiers», émission à laquelle a participé le ministre de la Fonction publique, Raphaël Ngazouze, quelques un de ses collaborateurs, responsables des directions et des syndicalistes, ce n’était pas forcément la bonne entrée en matière. Des choses et d’autres sont dites par les téléspectateurs et les internautes, affichant leur insatisfaction. Qu’à cela ne tienne Gabonreview revient sur quelques données et chiffres clés présentés lors de ce rendez-vous télévisuel.
Gabon Première, la chaîne de télévision nationale gabonaise a lancé, le 12 novembre, le premier numéro de «Les Grands dossiers». Une émission permettant aux autorités de dresser le réel état des lieux du pays et de dégager des perspectives susceptibles de restaurer l’espoir chez le peuple. Axée sur la Fonction publique et de la Réforme administrative, malgré le fait que les téléspectateurs et internautes estiment que la diffusion n’a pas atteint les objectifs escomptés, la première programmation fait noter que la Fonction publique dispose à ce jour de plus de 103 000 agents de l’État en activité et qu’«il n’y aura pas de paiement de rappels solde d’ici à décembre 2023».
Avec pour leitmotiv d’être éducative et informative, l’émission «Les Grands dossiers» animée par Rodolphe Moukambi Boma et Stevy Oyane Mezui a donné l’opportunité au chef de département de la Fonction publique de démentir les rumeurs selon lesquelles la Fonction publique gabonaise compte seulement 58 000 fonctionnaires et non 102 000 comme l’avait indiqué son prédécesseur, Madeleine Berre. «Il y a bien 103 000 fonctionnaires et poussière», a-t-il affirmé.
Mais avant le chef du gouvernement de la Transition, Raymond Ndong Sima, intervenant dans cette émission, a indiqué qu’«il n’y aura pas de paiement des rappels solde d’ici décembre 2023». Il a d’ailleurs ironisé sur le fait que «les gens ont créé un emballement avec les réseaux sur le paiement solde». «En 2012-2013, cela m’a pris un an pour régulariser les actes administratifs », a-t-il fait savoir.
Il a ajouté que «quand on a le dossier de quelqu’un, il faut d’abord regarder l’évolution du dossier, faire les corrections administratives, établir l’acte administratif correspondant, recueillir les signatures des personnes impliquées, et faire les calculs financiers et trouver l’argent pour payer». Au regard de cette explication, il se questionne : «comment voulez-vous faire cela en 60 jours ?» «On ne paiera personne le 31 décembre 2023, parce que matériellement, ce n’est pas possible», a déclaré le Premier ministre.
Pour les effectifs de la Fonction publique, la loi de financement 2023 a recensé 102 399 agents contre 101 045 agents de l’État issus du recensement de 2019. Ces chiffres pouvant fluctuer selon les indications des départements en charge de ces questions. Le gros de ces effectifs, dont les chiffres n’ont pas été communiqués, se retrouve respectivement au ministère de la Défense nationale, de l’Éducation nationale, de la Santé et de l’Enseignement supérieur et au ministère du Budget.
Dans le même temps, les cinq institutions constitutionnelles ayant le plus gros des effectifs sont la présidence de la République, l’Assemblée nationale, le Sénat, la Cour des comptes et la Cour de cassation.
L’émission a également permis de savoir que plus de 100 000 demandes d’emploi concernant la seule province de l’Estuaire ont déjà été déposées et reçues au sein de ce ministère. À cela s’ajoutent les demandes qui proviendraient de l’intérieur du pays, et qui pourraient également atteindre et même dépasser le chiffre de 200 000 demandeurs d’emploi. Du coup, ces chiffres révèlent l’ampleur du chômage qui pourrait dépasser les 45% dans le pays.
Pour les pensions retraites, Carl Ngueba, le directeur général de la Caisse des pensions et des prestations familiales des agents de l’État (CPPF) a indiqué que «nous avons intérêt à œuvrer ensemble afin que la vie documentaire de l’agent public qui va à la retraite soit clairement identifiée par l’ensemble des services qui interviennent à ce niveau».
Ce qui a fait dire au ministre Ngazouze que «d’une manière ou d’une autre, il est important de disposer des ressources et des données fiables et vérifiables au niveau de la Fonction publique pour voir un peu plus clair sur les ressources humaines de l’État».