S’étant récemment épanché à travers une lettre ouverte à l’endroit des populations de la capitale, le leader des listes «Libreville pour tous» aux élections locales de décembre 2013 dit ne rien voir de bon ou presque dans la politique d’orientation de la nouvelle équipe dirigeante de l’Hôtel de ville.
C’est bien connu : au Conseil municipal de Libreville Jean Eyeghe Ndong n’a pas sa langue dans la poche. Près de sept (7) mois après son coup de colère lors de l’élection de Rose Christiane Ossouka Raponda à la tête de la mairie centrale de la capitale, il a récemment fait parler de lui. A travers une lettre ouverte à l’endroit des populations de Libreville, publiée dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Temps (n°430), l’ancien Premier ministre est revenu sur l’alliance PDG-CLR, notamment sur le projet défendu par les deux formations politiques constituant la majorité municipale.
A son avis, «la majorité officielle n’avait et n’a pas véritablement un programme d’actions pour la ville de Libreville».
Et pour cause, explique-t-il, «dans son discours d’ouverture de la première session du Conseil municipal, madame le maire, sans ambages, a laissé entendre que ce sont les conseillers PDG et CLR qui constituent la majorité (…) et que son programme d’actions va se fonder sur le Plan stratégique Gabon émergent de l’exécutif et que c’est sur cette base qu’elle déclinera aux populations de Libreville son bilan de fin mandat.» Est-ce donc dire que le vote des habitants de Libreville compte pour du beurre ? N’y a-t-il pas d’enjeux locaux spécifiques à Libreville ? Comment les programmes et projets constitutifs du PSGE vont-ils s’adapter aux réalités de la capitale ?
Qu’à cela ne tienne, pour le leader des listes «Libreville pour tous», il va de soi que les 48 élus indépendants dont il fait lui-même partie, ne peuvent se reconnaître dans ledit programme.
«Ce, pour la raison d’une part, qu’un projet de l’exécutif (projet de société) ne saurait se confondre à un programme municipal, et que d’autre part, note-il, la politique de décentralisation (annoncée depuis plusieurs années mais toutefois remise aux calendes grecques) qui permet de donner aux collectivités locales des moyens financiers suffisants et leur ouvrir des perspectives de développement substantiel pour l’ensemble du pays (…) ne saurait éclore dans ces conditions.»
Pour le vice-président de l’Union nationale, tout se passe désormais comme si derrière tous les actes du bureau du Conseil municipal de Libreville, se cache «la main de l’exécutif».
«Le refus par l’exécutif d’octroyer, sur la base d’une loi, une part conséquente du budget général de l’Etat, atteste manifestement d’une volonté de persister dans un système de centralisation politique, administrative et financière qui ne laisse aucune chance à l’épanouissement des collectivités locales», assène Jean Eyéghé Ndong, ajoutant : «En décortiquant le budget primitif de l’exercice 2014 (…), il est facile de s’apercevoir du manque d’ambition dont la commune de Libreville continue à être victime, tant en termes de propreté et de salubrité de la ville, d’investissements financier et matériel (service de voirie enterré depuis des lustres), qu’en termes de politique sociale et de politique environnementale».
Voilà qui contribuera à aiguiser davantage les contradictions au sein de cette instance où le climat est loin d’être apaisé. Quoiqu’en disent les apparences.