Libreville - Pour ne pas se laisser surprendre par une percée Boko Haram sur son territoire et sans vouloir incriminer les adeptes de la région musulmane résidents au Gabon, les ministres en charge de l’Intérieur et la Défense nationale ont entretenu, le 1er juillet dernier, les chefs des communautés musulmanes et étrangères sur les menaces terroristes qui guettent le pays. Guy-Bertrand Mapangou et Ernest Mpouho-Epigat entendaient les mettre en garde contre toute complicité éventuelle. Cette rencontre a essentiellement regroupé des ressortissants du Nigeria, du Mali, du Togo, du Sénégal, du Burkina-Faso, du Cameroun, du Bénin et du Ghana. «Nous savons tous que la menace de Boko Haram grandit aux frontières de notre pays», a, d’entrée de jeu, lancé Guy Bertrand Mapangou, ajoutant : «Sous le fallacieux prétexte des préceptes de l’Islam, les gens se livrent à des exactions sur les populations civiles, alors qu’il semble que l’Islam enseigne la tolérance, le respect de l’autre et de la vie humaine». Et de marquer son étonnement face à la forte affluence autour des mosquées de Libreville et de l’intérieur du pays.
Au cours de la rencontre, les deux ministres se sont voulus pédagogues, invitant lesdites communautés à coopérer avec les autorités du pays dans la surveillance des frontières maritimes et terrestres afin de préserver la stabilité et la paix dont jouit le Gabon des desseins inavoués de certains séditieux agissants au nom des principes d’islam. «Nous allons prendre nos responsabilités. Si au nom d’une quelconque organisation religieuse, terroriste ou communautaire, si dans n’importe quelle ville du pays, il arrive qu’un Gabonais tombe, il va en tomber plusieurs», a prévenu le ministre de l’Intérieur, martelant : «Je vous avertis, je vous préviens. N’acceptez pas, au nom d’une quelconque considération religieuse, de loger dans vos maisons et mosquées des gens que vous ne connaissez pas»,
Faisant suite à la récente interdiction du port du voile intégral par les femmes musulmanes au Gabon, cette opération a pour but d’écarter toutes possibilités d’actes terroristes susceptibles de troubler la quiétude et la sécurité de la population gabonaise.