La Stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS) est le document de référence en matière de production des statistiques pour orienter l’action gouvernementale. Elle définit et spécifie les instruments permettant de suivre et d’évaluer les efforts du gouvernement dans tous les secteurs prioritaires.
C’est dans ce sens que sera présenté aux autorités de transition les jours qui suivent le document de synthèse de la nouvelle stratégie nationale de développement statistique dans sa phase 2 (SNDS II 2023-2025). Mme Jeanine Laure Bakenda, épouse Ibala, coordonnateur technique des travaux de cette seconde phase que nous avons rencontrée explique les objectifs, les raisons de l’échec de la première phase (2011-2015) et des innovations contenues dans la phase II. Et notamment le rôle d’une stratégie nationale de développement statistique dans l’économie gabonaise. Les détails dans cette interview.
Infos Gabon : Quel est le rôle d’une stratégie nationale de développement statistique dans l’économie d’un pays, le cas du Gabon par exemple ?
Jeanine Laure Bakenda épouse Ibala : Une stratégie nationale de développement statistique (SNDS) est faite pour fédérer toutes les composantes qui interviennent dans le domaine de la statistique pour mener la production, l’analyse et la diffusion des données. En résumé, elle est un cadre mis en place par l’opinion internationale pour coordonner toute l’activité statistique dans un pays. Et on ajoute qu’elle repond aux besoins nationaux, regionaux et international en statistique. Elle permet également de renforcer les capacités des Acteurs du systeme statistique national.
Infos Gabon : Dans quelques jours, le document de la SNDS II sera finalisé et presenté aux plus hautes autorités du pays. Celui-ci ne connaitra-t-il pas les mêmes faiblesses que la première ?
Jeanine Laure Bakenda épouse Ibala : On ne va pas dire que la SNDS (2011-2015) a connu un échec. Il faut juste dire que les organes et activités mis en place dans le cadre de cette première phase ne sont pas allés à terme, par manque d’un cadre juridique pouvant encadrer tout ceci. Les deux grandes activités que nous avons pu réaliser durant cette période se résume au recensement général de la population de 2013 et la mise en place d’un nouveau cadre juridique du système statistique national. Sachant que la suite des activités dépendait de la mise en oeuvre opérationnelle du cadre juridique, celui-ci ayant connu un retard dans sa matérialisation a entrainé de facto un retard dans la poursuite des activités prévues. Une situation qui, malheureusement, n’a pas permis à l’aboutissement du travail vu les délais prévus en 2015.
Infos Gabon : Au regard des manquements observés, quelles sont les innovations contenues dans ce nouveau document ?
Jeanine Laure Bakenda épouse Ibala : Pour palier aux faiblesses remarquées dans l’élaboration de la SNDS I, tout en tirant les leçons de la précédente, nous mettrons en avant les textes réglementaires qui feront fonctionner les différents organes de coordination de cette phase 2 (2023-2025). A savoir le Conseil national de la statistique dont le texte a déjà été rédigé et sera présenté pour validation et la finalisation du document de synthèse pour éviter de retomber dans les travers de l’ancienne stratégie.
Infos Gabon : A combien peut-on évaluer le coût de tout ce travail qui réunit plusieurs acteurs ?
Jeanine Laure Bakenda épouse Ibala : les stratégies sont des activités qui coûtent extrêmement chères, parce que ce sont des activités qui fédèrent l’ensemble du système statistique national. Au Gabon, il y a près de cent (100) administrations sectorielles publiques, et là, nous n’avons pas encore travaillé avec le secteur privé parce que les statistiques concerne l’ensemble des gabonais. C’est un travail qui met en oeuvre les activités de près de cent (100) administrations et rien que son élaboration peut être évaluée à près de deux cents millions (200 000 000 ) et vous dire que le document qui sera produit et présenté ce vendredi aux autorités contient cinq cents lignes, qui représentent 500 activités. Il faut dire, pour aboutir à la finalisation de ce document et croire à des résultats, il nous fallait impliquer tous les acteurs de la chaine sous la supervision des hautes autorités.
En conclusion, nous vous remercions, à vous les médias, les politiques pour l’accompagnement depuis le lancement des travaux de réflexion de cette nouvelle SNDS.