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Parlement de la Transition : Controverse autour du nombre et des choix
Publié le samedi 30 septembre 2023  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le Palais Léon Mba, siège de l`Assemblée nationale,
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Si le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a été mis en place au lendemain du Coup d’État avec des objectifs bien précis, le débat enfle portant sur la future composition du Parlement de la Transition. Les politiques et la société civile s’affrontent. Les premiers réclament l’augmentation des membres siégeant alors que les autres estiment que le politique a montré ses limites. «Dans une situation d’exception, il faut accepter qu’on attribue les positions d’une façon, je dirais arbitraire», a déclaré le Premier ministre, Raymond Ndong Sima. Mais la controverse persiste.

Il apparaît désormais, de toutes évidences, deux camps antagonistes concernant le choix des personnalités devant siéger à l’Assemblée nationale et au Sénat de la Transition. Cette actualité fait la une des médias notamment depuis la sortie du président de l’Assemblée nationale, Jean-François Ndongou. Il avait jugé légitime de demander au président de la Transition, pour «question de plus représentativité», l’augmentation du nombre de représentants du peuple, notamment de politiques, dans les deux chambres du parlement. Depuis lors, c’est la levée de boucliers.

4e vice-président de l’Assemblée nationale, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso avait pourtant été l’une des premières personnalités à critiquer l’initiative du président de la Représentation nationale. Il estimait alors que la gestion des Affaires publiques par les politiques n’avait pas produit des résultats escomptés.

«Nous sommes dans une situation d’exception»

Et le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, s’est exprimé lors de la conférence de presse qu’il a animée, le 27 septembre, sur cette problématique. «Sommes-nous en train de parler de légitimité ou de normalité ? De quoi parlons-nous ?» a-t-il questionné.

Le chef du gouvernement de la Transition rappelle que le CTRI a demandé une accalmie. «Il n’y a ni opposition ni majorité», a-t-il souligné avant de faire remarquer que : «nous savons les uns et les autres d’où nous venons. Nous avons fait campagne, il y a trois semaines. On était encore les uns face aux autres».

Pour lui donc, il ne faut pas poser le problème en termes de légalité. «La seule légalité que l’on doit avoir c’est celle qui est obtenue par les élections. Alors, je vous renvoie la question : sur quelle base la société civile rentre-t-elle dans les Assemblées ?» a-t-il questionné, non sans indiquer que «dans une situation d’exception, et nous sommes dans une situation d’exception, il faut accepter qu’on attribue les positions d’une façon, je dirais arbitraire, pour qu’on ait des apparences de quelque chose qui fonctionne normalement».

«Des représentants du peuple par défaut… Aucun mérite sauf celui d’avoir été choisis par le président du CTRI»

Du côté de l’Assemblée nationale, des personnes ressources font savoir que dans ces deux institutions, «on travaille sur les lois». «Comment voulez-vous que 70 personnes traitent d’une matière qui concerne plus de 2 millions de personnes ? D’ailleurs quels critères ont prévalu pour le choix des uns et des autres ?» s’est également interrogée une source de l’Assemblée nationale, non sans préciser que le nouveau président de cette institution «ne demandait pas l’augmentation des politiques du Parti démocratique gabonais (PDG)».

Pour elle, «les personnes désignées ou qui seront désignées ne sont que des représentants du peuple par défaut». Et d’ajouter, «ceux qui seront-là ne le seront que parce que le président du Comité pour la Transition a décidé de les mettre ici. Ils n’ont aucun mérite sauf celui d’avoir été choisis par le président du CTRI».

Insistant sur le fait que le général Oligui Nguema a été clair sur le fait qu’il «n’y a plus de majorité ni d’opposition», cette personne a de même dénoncé «une certaine Société civile» qu’elle estime «être des sous-structures des partis politiques». «Le problème avec la société civile, c’est qu’elle prétend être neutre», a-t-elle ajouté.

«La société civile elle-même souffre d’un certain nombre de maladies»

À l’émission «Questions politiques» du 28 septembre sur Gabon Première, l’acteur politique Richard Moulomba, fait observer que «la société civile elle-même souffre d’un certain nombre de maladies. La corruption est à l’intérieur, le banditisme est à l’intérieur comme c’est le cas dans la plupart des compartiments de la société gabonaise et donc le politique».

Président de parti politique avant le coup d’État, il déclare qu’on ne peut pas particulièrement dire qu’il y a une partie qui a échoué. «Dans une société, il y a des ripoux et ces ripoux sont partout et il y a des gens bons et ces bons sont partout», a-t-il dit.

Pour plusieurs acteurs politiques au Gabon, la place de la société civile se trouve au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce qui fait dire à Richard Moulomba que « soit on est politique, soit on est de la société civile». «Il faut qu’on sache qu’elle est notre identité. Si on décide de devenir politique, qu’on revoie la copie de son récépissé. Le politique et la société civile n’ont jamais été des ennemis et ce n’est qu’au Gabon qu’on veut les opposer», a-t-il dénoncé.
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