Si beaucoup s’étonnent encore aujourd’hui de la présence d’officiers français au sein de la Garde républicaine (GR), leur intégration dans cette unité d’élite garante de la sécurité de la première institution du Gabon et dirigée depuis 2020 par le général Brice Clotaire Oligui Nguema date en réalité des années 1970. Certains semblent pourtant sur le point de connaître des changements quant aux responsabilités qui leur ont été confiées jusque-là.
La volonté de nationalisation des secteurs sensibles souhaitée par les nouvelles autorités du Gabon va-t-elle également toucher l’armée et particulièrement la Garde républicaine ? Ce corps d’élite dont l’effectif est estimé entre 2 500 et 3 000 éléments compte en son sein quelques officiers français. Une présence qui en étonne encore plus d’un aujourd’hui à Libreville.
«Voir un Blanc porter l’uniforme de la GR, c’est bizarre», reconnaît un commentateur pour qui croyait jusque-là que les militaires de nationalité française n’étaient visibles au Gabon qu’au sein des EFG (Éléments français au Gabon), basés au Camp de Gaulle, dans le 1er arrondissement de la capitale du pays. En réalité, la présence d’officiers français à la GR date de plusieurs dizaines d’années. «C’est un héritage historique : le premier commandant de la garde présidentielle dans les années 1970 (aujourd’hui GR) était Louis Pierre Martin, dit « Loulou Martin »», rappelle Africa Intelligence.
Vers un changement ?
Toujours à la tête de la GR en dépit de ses nouvelles fonctions de président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas choisi son second pour assurer son intérim. Récemment, le nouvel homme fort du Gabon a en effet nommé le colonel Antoine Balekidra. Or, apprend-on, c’est le Français Claude Chalopin (colonel), entré dans la Garde en 2014, qui aurait logiquement dû assurer son remplacement, d’autant qu’il était son commandant en second avant le putsch du 30 août dernier.
Le choix du général semble annoncer un chamboulement au sein de la Garde républicaine, soupçonnent nos confrères qui révèlent aussi que récemment, nommé en août 2022, le commandant Thierry Vilatte a quitté la direction de l’Instruction pour le commandement du détachement d’Oyem (Woleu-Ntem), aux frontières du Cameroun et de la Guinée équatoriale. Et si le Français Franck Coeudel dirige encore aujourd’hui le service administratif et financier, tout pourrait changer. Jusqu’ici, le général Oligui Nguema n’a pas caché sa volonté d’accorder plus de place aux nationaux, notamment dans les secteurs jugés sensibles.
Depuis la création, le 4 juillet 1970, de la Garde présidentielle (précédemment Garde républicaine de sécurité créée le 24 juillet 1964), des officiers français ont été recrutés. «Ceux-ci sont actifs en particulier dans les fonctions de formateurs, à la direction administrative et financière, ou encore dans la gestion des armements. Mais les récents changements laissent penser qu’ils vont peu à peu s’éloigner des postes de direction», lit-on ce mardi 26 septembre dans Africa Intelligence.