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Retrait soudain des troupes françaises au Niger : un revirement d’Emmanuel Macron sous les feux de la critique des pays du Sahel à l’ONU
Publié le mardi 26 septembre 2023  |  aLibreville.com
L’armée
© Autre presse par DR
L’armée française
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La France, en mode marathon depuis la chute de Mohamed Bazoum, le 26 Juillet 2023 semble être en train de battre un record de course à bout de souffle.

Emmanuel Macron avait maintenu avec insistance son refus de collaborer avec les putschistes et affirmé qu'il ne coopérerait qu'avec le Président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum. Il avait même déclaré lors d'une conférence avec les forces diplomatiques françaises à l'Élysée que "notre ambassadeur à Niamey restera malgré les pressions exercées par les putschistes."

Mais le 24 septembre dernier, Macron a annoncé sur un média français le rappel de son ambassadeur dans les prochaines heures et la fin de la coopération militaire avec les autorités "de fait du Niger". Il a justifié ce départ en soulignant que la junte militaire ne veut "plus lutter contre le terrorisme". Cette annonce inattendue suscite des questions sur une possible pression due aux discours des présidents africains à l'ONU.

En effet, les présidents et représentants du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, à la tribune de l'ONU, ont vivement dénoncé l'ingérence de Paris dans la politique africaine et affiché leur volonté d'indépendance vis-à-vis de la France.

Mamadi Doumbouya, le chef de la transition guinéenne, a déclaré avec fermeté : "L'Afrique de papa, la vieille Afrique, c'est terminé." Il a critiqué le modèle de démocratie à l'occidentale imposé à l'Afrique, soulignant que l'Afrique était suffisamment mature pour définir son propre modèle démocratique.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a accusé les puissances de faciliter les activités de groupes armés terroristes au Mali et au Sahel. Le Mali avait alerté le Conseil de sécurité sur les actes d'hostilité commis par la France, l'accusant d'avoir libéré des terroristes dans la région.

"Il est regrettable que la France tente, et parvienne parfois à instrumentaliser des organisations régionales africaines, opposant des pays frères les uns aux autres uniquement pour ses intérêts géopolitiques dans une démarche néo coloniale et paternaliste." a souligné Abdoulaye Diop qui s'exprimait au nom du Niger muselé à cette assemblée.

Le Ministre d'État burkinabé Bassolma Bazié condamne le refus d'accès à la tribune du Niger à l'ONU, affirmant : "L'ONU ne doit en aucun cas être un instrument dans les mains d'un quelconque pays." Il a invité les pays africains à éviter une situation similaire à celle de la Libye.

"Les peuples africains en général, et sahéliens en particulier sont résolument engagés à assumer absolument et pleinement leur émancipation totale pour un progrès social véritable. Ainsi le Burkina Faso liera de façon souveraine ses partenariats avec qui elle veut, et achètera ses moyens de défense avec qui il veut. (...) sans intermédiaire encore moins une autorisation de qui que ce soit" a-t-il martelé.

Selon lui, les vraies raisons derrière les gesticulations et les énervements de la France alors qu'elle est sommée de déguerpir ses troupes, sont les ressources du sous-sol sahéliens qu'elle convoite.

Le représentant du Capitaine Ibrahim Traoré a dénoncé le manque de représentation africaine au Conseil de sécurité de l'ONU et a par ailleurs condamné les propos condescendants d'Emmanuel Macron sur l'Afrique.

" Il n'y a pas de sentiment anti français en Afrique (...) il y a que les peuples français refusent la condescendance, l'insolence, la suffisance, le paternalisme, le pillage de ses ressources et le crime organisé"

Bassolma Bazié a annoncé l'intention des pays du Sahel de briser les chaînes de l'aliénation, notamment la dette coloniale, le Franc CFA, et les intérêts français dans les marchés publics et militaires.


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Toutefois, au Niger, les autorités militaires ont salué la décision de rappeler le diplomate français ainsi que l'armée française. Cependant, elles exigent des pourparlers avec Macron pour le retrait des troupes, prévu en fin d'année selon l'annonce du président français le 24 septembre dernier. Le CNSP a insisté pour que le calendrier de départ soit établi "dans un cadre négocié et d'un commun accord pour une meilleure efficacité."


L.L
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