Libreville – Au cours de sa prise de parole vendredi dernier à la tribune de la 78e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, le Premier ministre gabonais a qualifié de salutaire l’acte posé le 30 août dernier par les militaires.
De passage à la 78e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), le Premier ministre gabonais est largement revenu sur les événements du 30 août dernier dans le pays. Au cours de son adresse de vendredi dernier, Raymond Ndong Sima a fait savoir à l’assistance que le coup d’Etat était « un moindre mal » et a mis le Gabon à l’abri d’un « embrasement ». « Je me tiens devant cette auguste Assemblée dans un contexte sans précédent pour mon pays, passé par la case frayeur à la suite d’un processus électoral chaotique qui a été interrompu par les forces de défense et de sécurité », a-t-il souligné. Pour lui, l’option des militaires a permis d’éviter au pays des conséquences désastreuses. « Les forces de sécurité avaient le choix entre se préparer à réprimer ces protestations avec le risque tôt ou tard d’être poursuivis devant les juridictions internationales en raison de leurs responsabilités, ou bien alors décider d’interrompre un processus frauduleux et dangereux pour la cohésion nationale ». « Elles ont choisi en toute responsabilité la seconde voie pour conjurer le risque d’un incendie dont l’embrasement aurait ébranlé les fondements mêmes de la société gabonaise et n’aurait pas épargné les nombreuses populations étrangères vivant au Gabon », a poursuivi Raymond Ndong Sima.
D’après le Premier ministre gabonais, l’armée a fait preuve de beaucoup de professionnalisme en épargnant des vies. « Cette intervention militaire sans effusion de sang sans aucun dégât matériel constaté a été un moindre mal », s’est-il félicité. Car, pour lui, « condamner un tel processus, c’est soutenir qu’il aurait mieux valu laisser les affrontements se faire et venir recenser ultérieurement le nombre de victimes, puisque personne dans l’opposition, personne n’était disposé à laisser ce énième hold-up électoral s’opérer ». Raymond Ndong Sima a par la suite annoncé des réformes et des élections « dans des délais que chacun veut raisonnables ».