Libreville – Le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité et membre de la plateforme de l’opposition « Alternance 2023 » salue le coup de force du 30 août dernier et les premiers actes du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Il est sans doute l’une des personnalités à avoir apporté son soutien au Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dès les premiers jours. Aujourd’hui, il reste cohérent dans son langage et dit soutenir l’action du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Le leader du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et membre de la plateforme de l’opposition « Alternance 2023 » a réaffirmé ce soutien indéfectible au cours d’un entretien accordé à Radio France Internationale (RFI).
« Mon état d’esprit est confiant parce que l’intervention des militaires a été salutaire. Nous aurions eu un bain de sang, des réactions d’hostilité vis-à-vis de ce pouvoir qui n’avait plus aucune légitimité », a-t-il déclaré. « Il est évident que notre souhait aurait été que les résultats de l’élection puissent être donnés, mais l’idéal n’est pas toujours possible et effectivement, il faut bien admettre qu’on ne pourra plus revenir en arrière », a poursuivi Alexandre Barro Chambrier.
Toutefois, l’opposant dit formuler des vœux en direction du CTRI. « Nous souhaitons pour notre pays la démocratie et la transparence. Nous ne souhaitons pas que l’on passe d’une dictature civile à une forme de dictature militaire. C’est un homme animé de bonne foi [Le général Oligui Nguema, président de la transition du Gabon, NDLR]. C’est une personne ouverte qui reçoit, qui écoute et qui, nous l’espérons, va appliquer. Mais convenez qu’en 15 jours, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour l’action, donc nous n’avons pas de raison de faire des procès d’intention ou d’être dubitatif. Nous jugerons le maçon au pied du mur », lance-t-il.
Tout comme il souhaite que des corrections soient apportées au niveau de la charte de la transition où il n’est fait mention nulle part de la non-candidature du général Brice Clotaire Oligui Nguema. « Oui, il y a des corrections qui devront être faites et à notre avis, cela devrait être revu par les forces vives », plaide-t-il.
Rupture dans la gestion de l’Etat
Alexandre Barro Chambrier plaide également en faveur d’une rupture avec l’ancien système même si certaines de ses grandes figures ont été repêchées. « Il y a des caciques, il y a des personnes qui ont de l’expérience, bon. Mais nous n’allons pas accepter de recyclage. Nous n’allons pas accepter que des personnes reviennent avec les idées d’antan. Nous attendons une rupture dans la gestion de l’État », martèle-t-il. « Il y a d’autres personnalités qui ne sont pas marquées. Nous avons clairement indiqué que nous aurons des participants au niveau du Parlement qui pourront apporter leur contribution », poursuit-il.
Une transition de deux ans
L’ancien ministre du Pétrole et des Hydrocarbures pense également que la transition en cours ne devra pas durer en longueur et pense que deux ans sont largement suffisants. « Nous avons l’habitude de nous faire entendre et nous utiliserons tous les canaux nécessaires si besoin était. Nous sommes dans une période qui est sensible, qui est délicate. Nous sommes sous un régime d’exception. Les militaires sont venus pour faire un travail ponctuel. C’est d’accompagner le pays, le remettre sur les rails et retrouver un ordre constitutionnel dans un temps raisonnable, c’est ça que nous demandons. Il ne faudrait pas que l’on s’installe dans la durée, de manière confortable, et il ne faudrait pas qu’on prenne goût aux délices du pouvoir », pense-t-il.
« Raisonnablement, deux ans. Cela nous paraît une période raisonnable. Oui, deux ans, c’est largement suffisant pour faire ce qu’il y a à faire », souligne-t-il.
Au cours d’un échange tenu hier mercredi avec la presse, Alexandre Barro Chambrier a également annoncé la libération prochaine des opposants Mike Jocktane et Therence Nyembou, détenus à Oyem.