L’impraticable réseau routier du Gabon est le talon d’Achille du développement du pays. Le nouveau patron des Travaux publics, le général de Division Flavien Nzengui Nzoundou, assure mesurer à quel point la tâche va être difficile. «Vous soupçonnez que j’ai une idée de ce qui m’attend, c’est un nouveau défi. Je voudrais donc dire à monsieur le président de la Transition que je vais m’atteler à faire en sorte que le défi soit relevé».
Près de treize années après son passage à la tête du ministère des Travaux publics, les routes du Gabon ne seraient pas totalement sorties de leur léthargie, estime le général de Division Flavien Nzengui Nzoundou. Qualifiées de «route morte» lors de son premier poste à la tête des travaux publics du 28 décembre 2007 au 14 janvier 2011, ces voies auraient tout de même bénéficié d’une légère amélioration sous le ministère de son prédécesseur, Toussaint Nkouma Emane à qui, il rend un vibrant hommage pour le travail abattu.
«Lorsque, j’arrivais à la tête de ce ministère pour la première fois, les routes au Gabon étaient pires qu’en ce moment, particulièrement les voiries de Libreville. D’aucuns se souviennent que je qualifiais la route gabonaise de «route morte». Selon ce que m’a dit mon prédécesseur, le ministère des Travaux publics n’a plus presque fonctionné depuis une dizaine d’années. Je mesure à quel point la tâche va être difficile», a déclaré le ministre des Travaux publics, Flavien Nzengui Nzoundou.
Selon le général de Division, le mauvais état des routes, perçu comme un véritable frein économique pour le pays au cours de ces dix dernières années, serait la résultante des substitutions des entités chargées de construire et d’entretenir ces infrastructures. Mais également de la mort de la régie administrative des Travaux publics au détriment de la priorisation de l’entretien en entreprise, souvent très coûteux pour l’État. «Il y a eu successivement l’Agence nationale des grands travaux (ANGTI) qui s’était substituée au Fonds d’entretien routier, avant de disparaître au profit du Fonds d’entretien routier, et renaître sous une autre appellation, Le Fonds autonome national d’entretien routier (Faner) et la conséquence est que nous avons presque perdu la route au Gabon. Mais ce sont surtout les routes en terre (…). Un effort doit être fait dans cette direction, pour la réhabilitation de la régie».
Un département riche en expertise
Ne doutant nullement de la qualité et du professionnalisme de ses collaborateurs, le ministre des Travaux publics, Flavien Nzengui Nzoundou a reconnu que le personnel de son département a l’expertise avérée pour faire bouger les lignes afin de permettre au pays de se doter d’un réseau routier fiable et praticable en toute saison. Cependant, lors de sa prise de fonction, le 13 septembre 2023, il a appelé les uns et les autres au sens de responsabilité. « J’interpelle ceux qui se battent pour le social et ceux qui se battent pour la route, car souvent, les deux ne regardent pas dans la même direction. Moi, je regarderai dans les deux directions, nul n’est philanthrope. On travaille et on attend quelque chose en retour, je comprends bien, j’engagerai dans les tout prochains jours, des échanges avec les techniciens et les syndicalistes», a-t-il promis, afin de définir ensemble une méthode de travail pour l’intérêt des Gabonais.