Après sa réforme intervenue au terme des Etats Généraux de la Santé tenus en 2005 et du Colloque sur la Politique Sociale au Gabon de 2007, l’Institut national de Formation d’Action Sanitaire et Sociale (INFASS), établissement à vocation sous- régionale qui assure des formations initiales et continues dans les domaines d’action sanitaire et sociale a livré, le 1er juillet 2014, sa première cuvée, baptisée « Professeur Daniel Ona Ondo », du nom du Premier ministre, Chef du gouvernement.
C’est la salle de conférence de l’immeuble Arambo à Libreville qui a servi de cadre à cette cérémonie riche en émotions, avec des parents, amis et connaissances des impétrants, venus nombreux, assister les étudiants de cette école désormais classée parmi celles formant le personnel de santé et social du Gabon de demain.
Dans son mot de circonstance, le représentant des impétrants, M. Urbain Iloko a, après avoir salué le parrain pour avoir accepté cette lourde charge, revenu sur les mutations qui ont abouti à la situation et à la dénomination actuelle de cette école. Il a rappelé que les différentes filières avaient été ouvertes en 2010 par la volonté et la clairvoyance de l’ancienne direction à qui, il a rendu un hommage appuyé.
S’agissant de cette première promotion composée de 26 diplômés supérieur en Enseignement Paramédical ; 14 diplômés supérieur en Travail Social, option supervision et formation ; 30 diplômés supérieur de Cadre en santé publique ; 95 diplômés d’infirmier d’Etat Polyvalent et 24 diplômés d’Infirmier Accoucheur, Urbain Iloko a sollicité des officiels, l’observation d’une minute de silence en mémoire de certains des leurs décédés en cours de formation.
Pour ce qui concerne la formation dispensée, il a salué la révision des curricula ayant finalement située l’INFASS, à l’instar d’autres grandes écoles, au niveau supérieur de l’offre de formation au Gabon. Il en veut pour preuve, les programmes se fondant sur les perspectives suivantes : l’humanisation des soins et des services ; l’approche globale de la santé et du service public ; le partenariat intra et inter discipline, ainsi que le développement personnel et professionnel. Il a fait savoir que le partage et l’appropriation de cette vision constituait les gages de l’amélioration de l’offre de soins et celle des prestations d’accompagnement des populations vulnérables.
Quant à la fonction d’infirmier, le représentant des impétrants a déclaré qu’elle était devenue aujourd’hui une démarche s’inscrivant dans une réflexion critique, au point où, l’infirmier n’est plus celui qu’on appelait naguère « le pousse seringue », ni un auxiliaire dans la chaîne de soins, mais, un professionnel capable de capitaliser ses acquis dans les situations complexes que sont les situations de soins en milieu professionnel. L’orateur a remercié les ministres Fidèle Mengué M’Engouang de la Santé et Brigitte Anguilet Mba en charge de la Prévoyance sociale pour leur appui multiforme dans le déroulement de leur formation. L’ancien directeur général de l’INFASS, M. Léonard Assongo et son successeur, Anastase Keba Moukoumi pour leur engagement dans leur accompagnement dans ce processus. Une reconnaissance particulière des impétrants à l’endroit des partenaires de l’école dont l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’Institut de formation des cadres de santé du Maroc, l’U.O.B, l’USS, l’ENS, ainsi que tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à leur épanouissement.
A l’endroit de leur parrain, les impétrants ont exhibé entre autres son cursus universitaire, d’enseignant, d’ancien recteur, d’ancien ministre et de Chef du gouvernement à jour pour magnifier le choix ayant milité pour sa personne. Aussi, ont-ils pris l’engagement de ne point faillir à la mission de respect de la personnalité qu’incarne le Professeur Daniel Ona Ondo.
Prenant la parole en second, le directeur général de l’INFASS, M. Anastase Keba Moukoumi a remercié le Premier ministre, parrain de cette première cuvée, pour avoir accepté et d’honorer de sa présence, l’éclat de cette cérémonie. Il a rappelé le long processus de mutation qui aura engendré l’INFASS et les différentes filières qui y sont offertes.
Il a notamment informé l’assistance de ce qu’avec 36 filières officielles dont l’ouverture se fait progressivement, 11 sont en activité avec 574 étudiants. Anastase Keba Moukoumi a salué l’apport des partenaires de l’école qui donnent une dimension professionnelle et internationale de la nouvelle INFASS. Avec 17 agents administratifs permanents, 16 personnels d’encadrement pédagogique et 13 agents de la main-œuvre non permanente, cette école, selon son directeur, vient de signer une convention avec les instituts de formation aux carrières de santé (IFCS) du Royaume du Maroc pour la formation des techniciens supérieurs en Odontologie, Pharmacie, Statistiques, laboratoire.
Fort de ce potentiel, le directeur s’est réjoui de ce que cette première cuvée, composée de 181 lauréats aura à cœur d’impulser une dynamique nouvelle à l’INFASS, placée au niveau des universités nationales.
En guise de perspectives, le directeur a souhaité des pouvoirs publics, la poursuite des nominations des personnels administratifs, conformément au décret N°0729/PR/MSAS du 21/6/2011, fixant l’organisation et le fonctionnement de l’école ; finaliser le cadre juridique en élaborant l’ensemble des textes règlementaires liés à son fonctionnement ; la construction et l’équipement des locaux adaptés à la vocation sous régionale de l’Institut, permettant d’abriter à terme, les trente-six filières déclinées par la loi ; la dotation à l’Institut, d’un budget lui permettant de remplir ses missions et enfin, l’ouverture des EPFASS qui assureront la formation des professionnels des premiers niveaux sanitaires et sociaux. A l’endroit des impétrants, le directeur a salué l’abnégation et la bravoure dont ils ont fait preuve. Avant de solliciter du parrain, un regard bienveillant et une oreille attentive aux préoccupations de ses filleuls.
Pour le professeur Daniel Ona Ondo, parrain de cette première cuvée de l’INFASS, cette sortie officielle revêt, aux yeux du gouvernement, un caractère essentiel du fait qu’elle concrétise la vision du Président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui accord à la fondation « capital humain », un intérêt particulier. Elle conforte également l’idée selon laquelle il ne saurait avoir de développement durable sans un véritable investissement sur les hommes et les femmes appelés à mettre en œuvre les moteurs de ce développement. Le Professeur Daniel Ona Ondo a fait remarquer qu’il ne s’agit pas seulement de célébrer les 181 lauréats de l’école, mais, d’inaugurer un nouveau cycle dans la stratégie d’investissement humain. S’adressant à ses filleuls, il a reconnu qu’ils lui ont fait grand honneur en le choisissant comme Parrain de leur promotion car pour lui, choisir un Premier ministre comme Parrain comporte certes des avantages, mais, charrie aussi un lot d’obligations et de devoirs. Aussi, a-t-il prévenu qu’il sera, plus qu’avec les autres infirmiers, regardant avec ceux de cette promotion, sur leur capacité à assurer une prise en charge plus rapide et de meilleure qualité pour les patients.
Le parrain a laissé entendre qu’il sera à l’écoute des cadres sociaux, face aux publics en décrochage, cible prioritaire du nouveau Pacte social. Il a par ailleurs félicité ses filleuls pour avoir eu le courage de choisir des disciplines de l’action sociale et sanitaire qui les amèneront au contact des usagers ou des patients. Ils devront pour cela, aider, soulager, traiter et parfois guérir des êtres humains.
Avant de clore son propos et remettre les parchemins à ses filleuls, le premier ministre a salué la bravoure et la disponibilité du corps enseignant qui n’a ménagé aucun effort dans la formation de ces cadres de la santé et du social.