Le Gabon a « provisoirement » suspendu la diffusion de RFI, France 24 et TV5Monde sur son territoire samedi 26 août, alors que le pays organisait un triple scrutin (présidentielle, législatives et locales). Cette suspension a été annoncée dans la soirée par la Haute autorité de la communication (HAC), dans une décision lue sur la chaîne de télévision publique Gabon 1ère. Il est reproché à ces médias internationaux « un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en lien avec les élections générales en cours ». Un comportement qui, selon les autorités, « ne favorise pas un climat apaisé » dans un contexte électoral.
France Médias Monde, qui réunit les chaînes de télévision et radio françaises publiques France 24 et RFI, a réagi à cette suspension. Le groupe « regrette et s’étonne de cette suspension provisoire, sans fondement (…) qui prive les Gabonais de deux de leurs principales sources d’information fiables et indépendantes », rapporte RFI sur son site Internet, citant un communiqué du groupe publié dimanche.
En 2019, l’autorité de régulation des médias avait suspendu pour deux mois l’accréditation d’un journaliste de RFI, jugeant « mensonger » un article mettant en cause selon elle « l’intégrité physique » du président Ali Bongo Ondimba, candidat à un troisième mandat.
Vendredi, la HAC a exhorté les médias publics et privés « à plus de responsabilité dans le traitement de l’information afin de contribuer à la libre expression démocratique, ainsi qu’à la préservation de la cohésion nationale ». Elle a également rappelé que la proclamation des résultats des différents scrutins et leur publication relèvent de la seule compétence du Centre gabonais des élections (CGE). « À cet effet, ils ne peuvent relayer que les résultants émanant de cette institution. En conséquence, tous les médias qui se seront rendus coupables de publication des résultats non officiels tomberont sous le coup de la loi », a prévenu le régulateur.