Le général de division de gendarmerie Nicolas Kouakou, ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon, a été sommé mardi dernier par Hermann Immongault, ministre des Affaires étrangères, de s’expliquer à la suite de la diffusion d’un enregistrement audio d’une conversation attribuée à Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa dans lequel le premier assure du soutien d’Alassane Ouattara pour la prise du pouvoir au terme de la présidentielle de samedi prochain.
Selon Africa Intelligence, mardi 22 août dernier à Libreville s’est tenue une rencontre entre Hermann Immongault et Nicolas Kouakou. Au centre de celle-ci, l’enregistrement audio d’une conversation diffusée sur la chaîne de télévision publique Gabon 1ère la veille et attribué à Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa, tous deux membres de la plateforme d’opposition Alternance 2023. Dans cet audio pour lequel une enquête judiciaire a été ouverte par le procureur de Libreville, le premier cité assure le second, candidat à la présidentielle au Gabon, de l’appui d’Alassane Ouattara pour la prise du pouvoir à la suite du scrutin du 26 août prochain.
Si presque rien n’a filtré de son échange avec l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon, l’on imagine bien que le chef de la diplomatie gabonaise a cherché à tirer la situation au clair, demandant notamment à son interlocuteur de confirmer ou d’infirmer les propos attribués au président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). Libreville souhaitait donc avoir la position du président ivoirien sur les élections au Gabon. Seulement, dit-on, cette «convocation» n’aurait pas été du goût des autorités ivoiriennes qui n’ont eu de cesse de montrer leur soutien au pouvoir gabonais ces dernières années.
Nos confrères rapportent en effet que si le palais présidentiel à Libreville évoque «une simple discussion» entre les deux personnalités, Abidjan n’a pas du tout apprécié. En vacances à Mougins, dans les Alpes-Maritimes, au sud de la France, Alassane Ouattara en a été informé par ses services. Sans nul doute qu’il a exprimé sa désapprobation à son homologue gabonais.