À la suite des membres de la plateforme Alternance 2023 il y a quelques jours, le Conseil des notables et dignitaires de la Nation (CNDN) est allé exprimer ses inquiétudes auprès du Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale quant au processus électoral au Gabon.
Le Conseil des notables et dignitaires de la Nation (CNDN), un regroupement d’homme et de femmes ayant exercé de hautes fonctions politiques et administratives, a échangé ce lundi 21 août 2023 à Libreville avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies et chef du Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique centrale (Unoca), Abdou Abarry.
«Nous sommes venus rencontrer le responsable de l’Unoca ici parce nous sommes inquiets pour ce qui va se passer pendant ces élections. Depuis 1993, à chaque élection présidentielle, il y a eu toujours des massacres, des tueries des Gabonais et nous ne voulons plus que ça se renouvelle cette fois-ci», a déclaré Eugène Revangue, membre du CNDN à la sortie de la rencontre.
Selon le représentant du comité des sages du Gabon, les gens sont réellement fâchés avec ce qui se passe dans le pays. Il y aura certainement des manifestations, des marches, mais pacifiques parce que les gens veulent s’exprimer. «Le représentant des Nations-Unies nous a rassuré qu’il prendra des dispositions pour essayer de faire en sorte qu’au Gabon il n’y ait pas de tuerie cette fois-ci», a-t-il indiqué avant d’ajouter : « notre souci c’était de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élection. Il fallait à tout prix que les Gabonais se retrouvent au tour d’une table pour redéfinir leur vivre ensemble. C’est pour cela, nous avons prôné la transition».
Pour le chef de l’Unoca, cette rencontre s’inscrit dans le jargon de l’institution, dénommé une mission de «bons offices» au nom du secrétaire général. Ce travail de «bons offices» consiste à rencontrer les acteurs politiques gabonais à quelques jours de l’organisation des élections générales dans le pays. «Avec les sages, on a partagé un message d’apaisement, de paix, pour que nous fassions tout pour maintenir la paix et la cohésion sociale ici au Gabon, qui est l’un des pays les plus stables en Afrique centrale, un des pays où la paix et la quiétude sociales sont une réalité», a affirmé Abdou Abarry. D’après lui, les élections ne devraient pas être une occasion de division, mais une occasion de laisser le peuple gabonais en toute liberté choisir ses dirigeants.
Étant en contact avec les populations dans les quartiers, les membres du CNDN lanceront des messages d’apaisement afin qu’il n’y ait pas de dérapage, aucune atteinte à l’ordre public et à la sécurité publique. Pour sa part, l’Unoca va les accompagner dans cette attitude avec la publication des spots «pour attirer l’attention des Gabonais et des Gabonaises, à la préservation de ce bien auquel nous, en tant que Nations Unies nous tenons si fermement et je suis convaincu que les autorités gabonaises sont également de cet avis, de tout faire pour maintenir la paix, la quiétude sociale au Gabon», a souligné le patron de l’Unoca.
Association des anciens grands commis de l’État, le CNDN compte parmi ses rangs d’anciens ministres, parlementaires, diplomates, magistrats et autres présidents d’institutions constitutionnelles. Ses prises de paroles, en temps de crise, et ses positions trachées sur certaines questions d’ordre moral et politique rejoignent souvent les «attentes du peuple». En 2009 et 2016, le CNDN a régulièrement dénoncé les violences infligées par la force lors des manifestations publiques de l’opposition et de la société civile, la gestion jugée calamiteuse des derniers publics, la modification intempestive de la Constitution…