Alors que l’on s’attendait à une reprise des cours, le 30 juin dernier, au sein de l’Université Omar Bongo (UOB), un groupe d’étudiants se réclamant de la Ligue estudiantine des droits de l’homme a affirmé ne plus reconnaître les autorités rectorales.
Niée par les uns et soutenue par les autres, la reprise des enseignements au sein de l’Université Omar Bongo (UOB) s’est déroulée, le 30 juin 2014, dans une atmosphère contrastée voire surréaliste. Bien que quelques enseignants de la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) aient consenti à donner cours, certains étudiants clament désormais haut et fort leur défiance à l’endroit des autorités rectorales. Réunis en assemblée générale extraordinaire, le 30 juin dernier, un groupe d’étudiants se réclamant de Ligue estudiantine des droits de l’homme (LEDH) a dit ne plus se reconnaitre dans les autorités en place.
«N’est plus considéré comme recteur de l’Université Omar Bongo, Monsieur Marc-Louis Ropivia. N’est plus considéré comme doyen de la Faculté de droit et sciences économiques, Monsieur Jean Claude James», ont-ils lancé, pince sans rire, affirmant : «L’assemblé décidera qui devra assurer l’intérim jusqu’à nouvel ordre. De même nous mettons en garde certains enseignants quant à leurs prises de positions dans la crise universitaire, à l’exemple du chef de département de Lettres modernes Monsieur Pierre Claver Monguy». Et d’asséner : «Aucune reprise des cours tant que toutes ces questions ne seront pas résolues. Aux parents d’élèves de garder vos enfants chez (eux) jusqu’à nouvel ordre, l’assemblée décidera de la suite». Surréaliste mais factuel !!!!
Et pourtant, certains enseignants estiment que la décision prise au terme de la réunion du Snec-UOB, le 27 juin dernier, doit être suivie pour éviter à l’établissement de concéder l’année blanche. Une position à laquelle goûte peu la LEDH pour qui aucune reprise des cours ne peut être effective tant que certains problèmes restent en suspens. «Nous avons deux problèmes qui minent l’université : la réhabilitation des 46 étudiants exclus de toutes les universités du monde et le paiement des bourses aux 600 nouveaux bacheliers», déclare son président, déplorant : «Depuis deux mois, les enseignants ont suspendu les cours et ont promis les reprendre le 30 juin, mais nous constatons qu’ils ne sont même pas venus» Pour Anatole N’nang, la raison est toute trouvée : «Ils savent que les mêmes problèmes demeurent. Ils ne les ont pas résolus», lance-t-il. Mais, pourquoi cette situation n’évolue-t-elle pas ? Qu’est-ce qui bloque ? A qui profite ce blocage ?
Qu’à cela ne tienne, les étudiants estiment que le recteur se méprend sur le mode de règlement de la crise : «Il invite les enseignants alors que le problème ne se pose à pas ces derniers», fait constater le président de la LEDH. «Nous avons arbitrairement été exclus parce que nous exigions l’application des réformes issues de la Loi d’orientation, notamment dans les articles 54 et 56 pour la bibliothèque universitaire, le Wi-Fi et l’imprimerie. Et les réformes issues du décret 404, en l’article 7, inhérent au paiement de bourse à tous les nouveaux bacheliers ; en l’article 32 sur la gratuité des frais d’inscription», martèle-t-il, avant de trancher : «Les cours ne peuvent pas reprendre tant qu’on ne réhabilite pas les 46 exclus et tant les bourses ne seront pas payées». La saison sèche s’annonce chaude…