Né le 27 février 1981 à Port-Gentil, Axel Stophène Ibinga Ibinga est l’un des 19 candidats à l’élection présidentielle du 26 aout prochain. Il se présente comme un entrepreneur gabonais qui cumule 17 années dans le milieu des affaires. Il est notamment à la tête de Ax Capital Investment Gabon, une société d’investissement créée en 2020. Son ambition, s’il est élu au soir du 26 aout prochain, est de créer de l’emploi pour les Gabonais et développer l’économie du pays. Dans cet entretien avec Le Nouveau Gabon, ce candidat indépendant à la présidentielle parle de son projet de société qui s’articule autour de neuf axes.
Le Nouveau Gabon : Vous êtes candidat à l’élection présidentielle du 26 aout prochain, et pourtant, vous êtes encore méconnu de la scène politique gabonaise. Pourquoi avoir choisi de vous porter candidat à l’élection présidentielle plutôt qu’aux locales ou aux législatives ?
Axel Ibinga Ibinga : Parce que je pense qu’on ne se lève pas un matin pour être candidat à l’élection présidentielle. Et je pense aussi que pour être candidat à une élection législative ou à une élection locale, on a un projet ou une idée. Mais, moi, pour ce qui me concerne, j’ai un programme de société. C’est la richesse de ce programme qui m’oblige naturellement à me porter candidat à la présidentielle plutôt qu’aux législatives ou aux locales.
LNG : Parlez-nous de ce programme ?
AII : Mon programme s’intitule « La République au travail ». L’esprit de mon programme est simple. Il s’agit de redonner aux Gabonais le goût de l’effort que nous ne pouvons avoir que dans le travail et non par la facilité. Aujourd’hui, nos frères et nos sœurs ont malheureusement perdu espoir en l’avenir parce qu’il n’y a pas d’emploi, il n’y a pas de travail. Et dans mon programme électoral, j’ai l’intention de ressortir le potentiel d’emploi du pays.
Mon programme comporte pour cela neuf axes qui prennent en compte l’ensemble de tous les aspects de la vie publique et de la vie citoyenne. Neuf axes qui représentent symboliquement la géographie du Gabon. Neuf axes qui représentent chacun un potentiel d’emploi. Les 9 axes concernent la famille, l’instruction morale et civique, la citoyenneté, la jeunesse, la justice, l’éthique, le système carcéral et la réinsertion sociale en milieu carcéral, l’économie, la fiscalité, la parafiscalité, la dette et la dépense publique…
Je vais très rapidement m’atteler à améliorer la fiscalité, l’économie du pays, créer des prisons séparées pour femme, enfant et homme, mais également des maisons de redressement.
LNG : Comment entendez-vous financer ce programme ?
AII : Tout va passer par un audit. La mise en œuvre de mon programme aura d’un côté un audit préalable de nos compétences au niveau national. Et ensuite, je ferai également un audit de la dette avec des experts, puis nous allons demander à nos partenaires la restructuration de cette dette. D’autre part, il y a également un préalable indispensable. C’est la réduction drastique des dépenses de fonctionnement de l’État. De cette réduction drastique, nous allons dégager assez d’argent pour pouvoir garantir le paiement de la restructuration de la dette que nous allons signer. Ensuite, nous allons trouver des partenaires pour financer des projets qui vont mettre le Gabon en chantier.
LNG : Comment comptez-vous vous prendre pour la réduction du train de vie de l’État ?
AII : Nous avons un certain nombre de postes que nous allons réduire drastiquement ou supprimer (des Hauts-commissariats, Conseil national de la démocratie). Nous envisageons aussi la réduction drastique des indemnités des hauts fonctionnaires et anciens Premiers ministres. Par ailleurs, nous prévoyons réaliser l’audit et l’encadrement des contrats des consultants au niveau de l’administration, et également l’audit de la masse salariale de l’État ainsi que de la main-d’œuvre non permanente et des personnalités hors statuts. Cette réduction va nous dégager des marges pour financer non seulement la relance de l’économie, mais aussi la dette.
NNG : Le cout de la vie est de plus en plus élevé au Gabon malgré les différentes mesures prises par les autorités pour l’atténuer. Que proposez-vous pour la lutte contre la vie chère ?
AII : C’est clair que sur ce point, il faudra agir vite et avec fermeté. Pour la réduction de la vie chère, je propose de supprimer toutes les taxes inhérentes aux importations des produits alimentaires, afin d’impacter positivement le panier de la ménagère. Mais, cette suppression va s’accompagner d’un préalable. Il y aura d’abord l’identification et le contrôle de la chaine des valeurs d’importation. Il sera question de savoir qui sont les acteurs clés, où ils prennent leurs produits, et ce que cela coute. Parce que pour accorder des faveurs fiscales à cette chaine de valeur, il faut d’abord qu’on l’identifie. Il faut aussi qu’on se rassure de la qualité des produits qu’ils importent. Là aussi, il y aura une norme qui sera validée par la corporation.
Supprimer les taxes sur les produits de première nécessité va entrainer la hausse des importations dans un contexte où le Gabon dépend encore beaucoup de l’extérieur sur le plan alimentaire. Comment comptez-vous financer l’économie du pays et la diversifier avec une telle mesure ?
Je parle uniquement des produits alimentaires et non de non de l’industrie. Donc, de la suppression totale des taxes sur les produits alimentaires qui sont aujourd’hui une nécessité pour les Gabonais. Je vais m’asseoir avec la corporation des ingénieurs agronomes, on va établir la carte agricole ainsi que la carte de l’élevage au Gabon, et pas à pas, ces importateurs vont financer ces différentes filières. Par ailleurs, je vais réduire certaines dépenses de fonctionnement de l’État, pour compenser le manque à gagner des taxes que j’aurai supprimé pour que les Gabonais mangent à moindre cout. Par exemple, nous n’allons plus acheter des véhicules de fonctions pour les fonctionnaires. Ils auront à leur disposition des bus de transport public pour aller au travail. Et l’argent économisé permettra de compenser les taxes supprimées sur les produits alimentaires.
Le Gabon est un beau pays et de par ses ressources, nous avons le droit de vivre aisément, le droit de vivre en toute quiétude. Nous n’avons plus le droit de nous inquiéter de ce que nous allons manger, de comment nous soigner, circuler… Mais pour cela, il faut des dirigeants qui comprennent ce dont le Gabonais a besoin. Ils ne veulent plus entendre de discours. Les Gabonais veulent quelqu’un de neuf, quelqu’un qui n’est pas lié à un système et qui a l’ambition de remettre la République au travail, en mettant les Gabonais au centre de son programme de développement parce qu’il veut faire d’eux des acteurs économiques dans leur pays. Parce que c’est notre pays, nous serons désormais les premiers acteurs. Nous ne serons plus des téléspectateurs. Voilà pourquoi ils voteront pour moi et pour mon programme « La République au travail ».