Le président du RPM était l’invité hier de l’émission politique « Convaincre » sur Gabon 1ère.
« Ce qui est présenté, c’est un ticket entre un candidat à la Présidence de la République pour le compte d’un parti et un candidat à la députation pour le compte d’un même parti », a déclaré M. Barro Chambrier.
« Il y a une volonté de lier le sort du candidat à la présidentielle à ceux de son parti aux législatives. Nous trouvons ça néfaste », a ajouté le président du RPM.
Un point de vue loin d’être partagé. Pour nombre de constitutionnalistes, ce procédé, qui a le mérite de la simplicité, permet de clarifier le fonctionnement des institutions. « Si le Gabon avait un chef d’Etat sans majorité à l’Assemblée nationale, le pays deviendrait rapidement ingouvernable », averti l’un d’entre eux qui approuve la réforme au nom de « la clarté » et du « bon fonctionnement des institutions ».
Mais comme sur l’élection à un tour, Barro Chambrier, sur le bulletin unique, veut faire contre mauvaise fortune bon cœur. « Nous n’allons pas revenir en arrière. Quand le vin est tiré, il faut le boire », a-t-il déclaré.
Pour les observateurs, la critique du bulletin unique de la part d’Alternance 2023, sous couvert d’intérêt général, est en réalité loin d’être désintéressée. Elle complique en effet sérieusement les tractations en coulisse au sein de la plateforme d’opposition (ce que les Gabonais appellent la « cuisine politicienne ») en vue de la désignation d’un candidat consensuel. Ceux qui se retirent prennent en effet le risque de n’avoir aucun député lors de la prochaine législature.
C’est donc moins pour des motifs d’intérêt général, semble-t-il, que pour des considérations particulières qu’Alternance 2023 pourfend la mesure.