L’Union des jeunes du parti démocratique gabonais (UJPDG) a sensibilisé et informé samedi environ 400 jeunes des différents quartiers de Libreville sur les méfaits de la drogue, lors d’une conférence débat dénommée « l’Arbre à Palabre contre la drogue » organisée sur le parvis de l’Assemblée nationale.
L’initiative qui portait sur le thème : « jeunesse et heures de vérité face à la drogue », visait à analyser sans détour ce phénomène devenu alarmant. Plus de 20% des jeunes gabonais consomment les drogues (cigarette, cannabis, cocaïne, etc…) et environ 35% s’adonnent aux alcools, selon une étude du ministère de la santé.
Il ressort de ces débats dont le tabou n’a pas eu de place, que certains jeunes consomment la drogue pour tenter d’oublier les effets du chômage, la précarité le manque de ressources sans oublier le plaisir de jeunesse et le sentiment de puissance qu’elle procure. Le divorce des parents constitue également l’une des causes.
Malheureusement les conséquences sans graves. Selon les conférenciers du jour, la drogue est la première cause des troubles psychiatriques. L’addiction aux boissons alcoolisée et à la drogue chez les individus en général ont aussi pour effets négatifs des violences conjugales, la perversion et l’inceste dans les familles, le braquage, la criminalité et la délinquance juvénile.
Exposant sur les politiques et autres mécanismes devant être mise en place pour aider les jeunes à abandonner la consommation de la drogue, Linda Bongo Ondimba, juge au tribunal de Libreville a souligné que « la prison n’est en aucun cas une solution » pour ces jeunes. Elle comme tous les participants et bien d’autres conférenciers souhaitent qu’il soit érigé par le gouvernement un centre de désintoxication au Gabon pour réhabiliter les personnes souhaitant sortir de cet engrainage.
Pour madame le magistrat, l’article 208 du code pénal punissant les délits de drogue a déjà prouvé ses limites. « Ces jeunes vont en prison pour le même motif et quand ils ressortent il n’y a pas toujours de changement. Il faut procéder autrement », a suggéré l’oratrice déplorant la loi actuelle qu’elle estime caduque. Celle-ci stipule en substance que toute personne trouvée en possession d’une botte de chanvre indien ou de quelques grammes d’une quelconque drogue est passible d’un emprisonnement ferme de 2 ans à 10 ans.
Quatre panels ont ponctué ces différents échanges ayant durés toute la journée. Il s’agit notamment du panel ayant trait aux différents types de drogues et leurs conséquences sur la santé physique et mentale et de celui abordant les jeunes, la drogue et la criminalité. Il y avait aussi le panel sur les impacts de la consommation de drogue dans la cellule familiale : entre déséquilibre et vulnérabilité et enfin celui s’interrogeant sur quelles politiques de prévention et de répression contre la consommation de drogue au Gabon ?
Le ministre délégué en charge de la prévoyance sociale et de la solidarité nationale, Marie Françoise Dikumba, Victoire Lasseni Duboze, psychologue et ancien ministre de la famille, le docteur Mbungu Mabiala, directeur général du programme nationale de la santé mentale et le général Julien Athanas Nzamba Paga, commandant en chef de la police nationale, ont été entre autres les orateurs de ces panels riches en enseignements.
Les participants recommandent qu’il soit élaborée et mise en œuvre une stratégie nationale de lutte contre l’alcool, le tabagisme et la toxicomanie.
Pour l’organisateur de cette initiative, Vivien Amos Makaga Péa, Délégué national de l’UJPDG, le but visé a été atteint. Il estime que plusieurs jeunes sont maintenant conscients des ravages causés par ce phénomène devenu un problème de santé publique. Le jeune en chef des PDGistes a promis étendre prochainement l’action dans les différents quartiers et arrondissements de la capitale pour continuer à interpeler ses « frères et sœurs » sur la question.
