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Alexandre Barro Chambrier rate son rendez-vous sur Gabon 24
Publié le mercredi 9 aout 2023  |  LaLibreville.com
«Faites-nous
© Autre presse par DR
«Faites-nous confiance», l’ultime appel de Barro Chambrier
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Invité ce samedi soir de l’émission « 52 minutes pour convaincre », le président du RPM, sur la défensive, a livré une prestation peu convaincante, émaillée de fake news, de réponses approximatives et de maladresses.

Tout au long de l’émission, Alexandre Barro Chambrier a multiplié les approximations et les erreurs factuelles. Comme lorsqu’il évoque la question de la dette. Lui, l’économiste, se perd dans les chiffres.

« En 2022, nous étions au-delà de 70 % en termes d’encourt de dette », a affirmé le président du RPM. Ce qui est totalement faux. D’une part, le chiffre officiel (délivré par les instances internationales) n’est pas encore connu. D’autre part, selon les estimations de la Banque mondiale, les plus fiables, qui sont en attente de confirmation, « en 2022, l’encours de la dette publique (au Gabon) devrait encore baisser à 52,6 % du PIB, poursuivant sa trajectoire descendante à moyen terme. »

Est-ce inintentionnellement qu’Alexandre Barro Chambrier se trompe ? C’est peu probable lui qui se présente comme un « économiste sérieux ». C’est pourquoi, en l’espèce, il s’agit probablement d’une fake news volontairement distillée pour troubler l’opinion.

Sur un autre sujet, sur lequel il était sans doute le plus attendu, à savoir la possibilité d’une candidature commune ou consensuelle au sein d’Alternance 2023, le président du RPM a gâché une occasion de marquer des points, se montrant flou, évasif. « Il ne peut plus y avoir de candidature unique puisque beaucoup de personnalités (de l’opposition) veulent aller jusqu’au bout de leur candidature. Et nous sommes déjà 18 candidats, face au président sortant », commence par répondre Barro Chambrier comme pour fuir la question qui ne portait pas sur une candidature unique de l’opposition mais commune au sein d’Alternance 2023, plateforme regroupant plusieurs partis politiques dont le RPM est membre.

Relancé par les journalistes, Barro Chambrier tente une autre réponse. « Ce sont les Gabonais qui vont choisir. Evidemment, nous devons leur faciliter les choses pour choisir un candidat consensuel, celui qui recueille le consensus. Celui sur lequel les Gabonaises et les Gabonais s’accordent pour dire voilà notre cheval. C’est lui qui pourra être désigné par des instances pour compétir au nom de l’opposition », déclare Barro Chambrier.

Des propos alambiqués, obscurs qui n’indiquent en rien comment Alternance 2023, ou ce qu’il en reste depuis le départ de Maganga Moussavou, compte désigner un éventuel candidat commun. Une hypothèse qui semble chaque jour prendre un peu plus de plomb dans l’aile.

Faute morale et politique

Ce soir, le président du RPM, qui comptait sur cette émission pour lancer sa campagne, a sans doute perdu des voix auprès de l’électorat. Mais il en est un en particulier auprès duquel ses propos ont eu du mal à passer : l’électorat féminin. « L’Etat de droit, c’est le fait que les lois dans notre pays tiennent compte (…) de nos us et coutumes et non des lois qui sont importés d’ailleurs en matière de comportement et autres », a cru bon déclarer Barro Chambrier.

Sans jamais les nommer, Barro Chambrier parlent des trois lois votées en 2021 qui renforcent l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les violences féminines. Des lois qui constituent d’indéniables avancées sur le plan social. Certains pourront donc penser que Barro Chambrier a commis, avec de tels propos, une faute morale. Mais, dans un pays où les femmes se mobilisent au moins autant que les hommes lors des élections, il a aussi, peut-être surtout, commis une faute politique.
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