Le député sortant de la Dola et actuel membre du gouvernement tente d’invalider devant la Cour constitutionnelle la candidature de son challenger Elza-Ritchuelle Boukandou, jeune candidate indépendante aux prochaines législatives dans ce département de la province de la Ngounié.
La bataille pour l’obtention du siège unique du département de la Dola s’annonce plus rude que certains l’auraient pensé. Si le bras de fer entre Yves Fernand Manfoumbi et Elza-Ritchuelle Boukandou avait déjà commencé timidement à Ndendé ces dernières semaines, un mois avant le passage des électeurs devant les urnes, celui-ci vient aussi de commencer devant la Cour constitutionnelle que le député sortant a saisi mercredi 26 juillet.
Le membre du gouvernement, candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) à la députation, a en effet introduit devant la haute juridiction une requête en invalidation de la candidature de son plus jeune challenger. Ayant fourni à la Cour un bordereau de pièces censées étayer ses dires, il assure, selon des sources proches du dossier, que Tancia Bourobou Bourobou, suppléante d’Elza-Ritchuelle Boukandou, est une des nombreuses militantes du PDG à Ndendé. Elle aurait consciemment signé une fiche d’adhésion au dit parti il y a quelque temps.
Des proches de la jeune juriste y voient une manœuvre qui, selon eux, cache mal la crainte de ce cadre du PDG et proche d’Ali Bongo. Yves Fernand Manfoumbi aurait-il peur d’une «petite» candidate indépendante ? Impensable ! Pourtant, certains, convaincus de la popularité de son adversaire dans le département, y croient fermement. D’autres rappellent au contraire que ce sont les règles du jeu. Et le député sortant, ministre ou pas, semble tenir à les faire respecter par tous ses adversaires. Qu’à cela ne tienne, la coprésidente du parti d’opposition Pour le changement (PLC, non reconnu) a deux jours à compter de ce jeudi 27 juillet, date de notification de la requête, pour déposer au greffe de la Cour constitutionnelle ses moyens de défense.