Grand commis de l’État, plusieurs fois ministre sous Omar Bongo Ondimba, Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale (UN), candidate à l’élection présidentielle du 26 août prochain, était l‘invitée de l’émission «Convaincre» sur Gabon première. Dans cette émission consacrée aux candidats à ce scrutin, elle livre ses ambitions pour le Gabon. Condensé de ce qu’elle souhaite pour son pays si elle accédait à la magistrature suprême.
Dans cette émission diffusée, le 21 juillet dernier, sur Gabon première, Paulette Missambo, première femme élue, chef de parti politique au Gabon, a exposé sa vision pour le Gabon qu’elle souhaite. Face au duo Martial Tchibinda et Yves Ghislain Mitoumba, elle fait savoir que son projet repose sur la restauration de la République pour «rendre aux Gabonais leur dignité et leur fierté». L’éducation, la santé, la formation, la protection des Gabonais et bien d’autres secteurs restent ses principales priorités au cas où elle parvenait, au soir du 26 août 2023, au fauteuil présidentiel.
«Rendre aux Gabonais leur dignité et leur fierté»
Élue à la présidence de l’Union nationale (UN) en 2020, après sa démission en 2009 du Parti démocratique gabonais (PDG), sa vision pour sa formation politique a été de «rassembler pour reconstruire». Briguant la magistrature suprême, et même si elle attend le choix du candidat unique de la plateforme Alternance 2023, l’ancienne ministre de la Fonction publique veut désormais «restaurer la République pour rendre aux Gabonais leur dignité et leur fierté».
«On constate qu’il y a des conflits un peu partout dans les administrations parce que l’État n’est plus impartial. Et moi présidente, je ferai en sorte que l’État impartial, tel que l’a conçu notre Constitution, soit un État qui reconnait les compétences et les mérites de chacun, ait une administration qui est au service de tous et qui ne nécessite pas un pourboire pour faire un service», a-t-elle expliqué.
Elle affiche l’ambition de pouvoir «améliorer la rigueur dans le travail bien fait, dans le service rendu à la population parce que la politique c’est l’art de servir la cité». «Je pense, dit-elle, que c’est là que l’État doit promouvoir des cadres rigoureux, compétents, qui font leur travail et surtout qui se mettent au service de la communauté».
«Promouvoir une école de qualité»
Ancienne ministre de l’Éducation nationale et ministre d’État à la Santé, la présidente de l’UN en a des idées à revendre pour la restauration de ces deux secteurs. Ses priorités, l’éducation et la santé : «parce qu’un peuple bien formé et en santé peut garantir la prospérité de son pays». «Si nous avons des ressources humaines bien formées et en santé, bien sûr la production sera meilleure», a-t-elle relevé, indiquant vouloir «promouvoir une école de qualité».
Pour l’ancien chef du département ministériel de l’Éducation nationale, «aujourd’hui, l’école est sinistrée». Elle envisage alors «une réforme, un projet éducatif qui permet à nos enfants de rêver d’aller dans les meilleures écoles du monde, de rêver de tous les métiers qu’ils souhaitent».
Pour cela, suggère Paulette Missambo, il faut créer les conditions comme elle a commencé à le faire à l’époque où elle avait en charge l’Éducation nationale. Elle désire de ce fait promouvoir de «de bonnes conditions d’étude, de bonnes conditions de travail pour les enseignants et de bonnes conditions dans tous les degrés d’enseignement depuis le pré primaire, primaire, secondaire et supérieur». Ce qui lui a d’ailleurs fait dire également que «nos universités, aujourd’hui, n’existent que de nom».
«Il faut que l’État se montre plus protecteur de ses citoyens»
Sur le plan sanitaire, elle laisse entende que dans les hôpitaux, on voit comment les compatriotes souffrent pour accéder aux soins et aux médecins qui, eux, manquent de plateaux techniques.
Dans son programme, celle qui a également occupé le poste de ministre de la Fonction publique invoque des solutions au changement climatique, la promotion du tourisme, la lutte contre l’immigration clandestine, la protection des Gabonais «parce qu’aujourd’hui quand vous entendez les Gabonais, ils se sentent spolier. Ils se sentent oubliés par rapport aux étrangers».
«Ce qui n’est peut-être pas le cas. Mais, c’est un sentiment qui est exprimé par nos compatriotes et donc, il faut que l’État se montre plus protecteur de ses citoyens (…), tout en s’ouvrant au monde parce qu’aujourd’hui aucun pays ne peut vivre en autarcie. Alors, il faut communiquer avec les autres, mais il faut des règles qui doivent être respectées», a-t-elle suggéré.