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La presse gabonaise lue par l’Agitateur : Le pont sur la Banio, le juste prix
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Gaboneco


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© Autre presse par DR
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Deux sujets occupent les colonnes des journaux parus la semaine écoulée : la mise en service, par le président Ali Bongo Ondimba, du pont sur la Banio dans la province de la Nyanga, et la causerie tenue par l’opposant Jean Ping et ses pairs de l’opposition à Franceville, le 14 juin dernier.

« 82,73 milliards de F CFA sur la Banio ! », titre l’hebdomadaire Le Mbandja, pour qui « cet ouvrage qu’est le pont sur la Banio et dont la réalisation mérite bien d’être saluée transpire le roussi ».

« En effet, alors qu’au Mali, le 3ème pont de Bamako, long de 1616 m, comprenant 2x2 voies de 3,5mètres chacune séparée par un terre-plein central, deux échangeurs d’une longueur de 899 et 866 mètres, des voies d’accès de 667 mètres, un réseau de drainage des d’eaux de ruissellement, l’éclairage public sur le pont et les échangeurs, réalisé en 27 mois, n’a coûté qu’un peu plus de 30 milliards de FCFA, au Gabon le coût du pont sur la Banio dépasse tout entendement»,commente l’hebdomadaire.

« Le sujet portant sur le coût et le financement dudit pont n’ont pas été dévoilés au public », relève pour sa part l’hebdomadaire Le Temps qui s’interroge : «est-ce une omission de la part des intervenants ou une manière habile de taire un sujet qui fâche ? ».

« En effet, il se trouve que Guido Santullo, président directeur général de SERICOM-GABON, l’entreprise adjudicataire dudit marché public est devenu presque incontournable pour l’Etat gabonais dans la construction de grandes infrastructures. Et pour cause, le généreux Santullo serait encore l’un des rares entrepreneurs à faire confiance à l’Etat gabonais, en ce qu’il a préfinancé globalement le chantier de la construction du pont sur la Banio et bien d’autres… La question qu’une certaine opinion se pose est de savoir, comment en ces temps de vaches maigres, l’Etat gabonais va-t-il procéder au remboursement de la lourde dette contractée auprès de Sericom Gabon. Une dette, selon nos informations, qui oscillerait les 400 milliards de FCFA pour tous marchés réalisés par cette entreprise», fait remarquer le journal.

« Le pont sur la Banio à Mayumba est là, mais… à quel prix ? », s’interroge l’hebdomadaire L’Aube.

« Avec l’inauguration de ce moyen de désenclavement des populations de Mayumba, l’heure est au bilan », estime le journal.

« Les Gabonais ont désormais un pont. En contrepartie, ils vont débourser pas moins de 93 milliards de FCFA. Dans cette somme, indique une source proche de l’ANGT, il y a à boire et à manger. Mais de quoi est-il question ? A cette interrogation, les yeux se tournent vers Magloire Ngambia et Léon Nzouba. Leurs contempteurs insinuent et ergotent autour de la relation de père et fils qui existerait entre Santullo et l’Italien d’Akiéni. Le second appelle le premier papa et n’hésiterait pas à solliciter la gentillesse de Guido ‘’pour bénéficier de son jet privé’’. Mais sur quel compte imputer une telle charge ? Logiquement, ces ‘’divers’’ feraient partie des 93 milliards. Plus grave, Léon Nzouba n’oserait nullement regarder Santullo dans les yeux. Vrai ou faux, il se raconte que le bunker de Mouila, propriété de l’ancien ministre des travaux publics, aurait coûté pas moins de 3 milliards de FCFA à Santullo pour la livraison des carreaux du domicile privé de l’ami personnel du président de la République. Comme quoi, le pont oui, mais à quel(s) prix ? », commente l’hebdomadaire L’Aube.

Pour le satirique La Griffe : « Le pont sur la Banio est désormais une réalité. Cette lagune qui sépare le chef-lieu du département éponyme et les contrées situées sur l’autre rive, n’est plus une frontière depuis le week-end dernier. Ce pont ouvre des perspectives réelles d’un désenclavement prometteur. La circulation des biens et des personnes est allégée. Il faut dire que le projet arrivé à terme aujourd’hui aura été une des principales préoccupations des populations de la Nyanga, voire d’autres provinces. », se réjouit le journal.

« Ping, Eyeghe Ndong, Adiahénot… dans le Haut-Ogooué, Flop, quel Flop ? », s’interroge l’hebdomadaire La Loupe.

« Ali Bongo et sa cour sont comme ces Pharisiens que le Christ fustige dans la Bible. Non contents de ne pouvoir entrer au ciel, ils barrent la porte du ciel à ceux qui veulent y entrer. Non seulement ne veulent pas entendre parler de l’opposition gabonaise, voilà aussi qu’ils empêchent même ceux qui veulent aller assister à un simple meeting de cette opposition de s’y rendre sous prétexte qu’ils sont du Haut-Ogooué. Et ils n’ont même pas honte d’aller pérorer dans les journaux que Jean Ping et les siens ont essuyé un flop à Masuku… Ali a toujours beau jeu d’aller pérorer sur les tribunes internationales que le Gabon est un pays démocratique, Un Etat de droit où les citoyens sont libres d’aller et venir, de s’exprimer en toute liberté et tutti quanti…Mon œil, les citoyens nés ou exerçant une activité dans la province des Bongo ne sont pas libres du tout. Et c’est de cette servitude que Jean Ping et les autres veulent bien les affranchir… », martèle l’hebdomadaire.

« Le pouvoir devrait s’attaquer aux maux qui ont conduit à ce désamour entre Altogovéens et Ali Bongo Ondimba », suggère l’hebdomadaire Echos du Nord.

« Ils ont pour nom le mépris, l’absence d’unités médicales équipées, le chômage endémique, les difficultés à s’alimenter à moindre coût, l’éducation et le logement… Au lieu de s’attaquer à ces maux, le pouvoir tente, à travers des médias qui lui sont proches, d‘orchestrer une campagne de désinformation tirée par les cheveux. A entendre ces émergents zélés, ‘’l’épiphénomène Jean Ping’’ a fait ‘’un fiasco à Franceville’’, le 14 juin dernier. Si cette affirmation, abondamment relayée en milieu de semaine dernière par les médias affidés, était fondée, la télévision gabonaise, dès dimanche 15 juin, le quotidien gouvernemental l’Union dès lundi 16 au matin, auraient réservé une place de choix à ’’l’échec’’ de l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine», analyse le journal.

« Les succès imaginaires de Mao Te Ping », clame le satirique Le Scribouillard.

« Se prenant très au sérieux et convaincu que sa bonne étoile brillera sur ce Gabon imaginaire en 2016, Jean Ping n’arrête plus de surprendre négativement les rares observateurs qui lui accordent encore un peu de crédit quant à l’aboutissement heureux de sa folle équipée politique engagée contre sa belle-famille qu’il a vite fait de changer en une ‘’dictature émergente’’. Alors que lui-même, Jean Ping, a mangé toute sa vie dans et avec cette même belle-famille. Donc le 15 juin 2014, malgré les menaces d’agression qu’il disait peser sur sa très redoutable personne, Jean Ping s’est rendu à Franceville où il a pu tenir une causerie politique dans une concession privée, propriété d’un certain Yangas… Une causerie politique qui a tourné à la débandade, ses doungourous n’ayant pu convaincre les populations Altogovéennes de l’utilité de ne pas vaquer à leurs occupations quotidiennes pour aller s’abreuver des mensonges cyniquement servis par un membre déchu de la famille Bongo Ondimba», ricane Le Scribouillard.

« Quoi qu’il en soit, constate à son tour l’hebdomadaire Nku’u Le Messager, au-delà d’une stérile polémique portant sur le nombre de participants à cette rencontre du Chef lieu du Haut-Ogooué, se posent les problèmes des libertés fondamentales et, par ricochet, de la démocratie en République gabonaise. ‘’Le Gabon est un et indivisible’’ dit-on. Les libertés fondamentales reconquises de hautes luttes en 1990 doivent, par conséquent, s’étendre sur toute l’étendue du territoire national », conclut l’hebdomadaire.

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