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Gabon : Ses illusions perdues, Alexandre Barro Chambrier se lance à son tour dans la course à la présidentielle
Publié le mardi 11 juillet 2023  |  aLibreville.com
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© Autre presse par DR
Alexandre Barro Chambrier a les faveurs de Brazzaville pour jouer en 2023 le rôle joué par Ping en 2016
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Le président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) a attendu au dernier moment pour déclarer sa candidature à l’élection présidentielle. Il s’est finalement résolu à le faire ce dimanche 9 juillet, à deux jours de la date limite du dépôt des candidatures. Voici pourquoi.

C’est devant trois à quatre cents personnes, réunis au stade de Basket d’Awendje ce dimanche 9 juillet qu’Alexandre Barro Chambrier a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle

Si des applaudissements ont ponctué le discours de celui qui est un piètre orateur (voir la vidéo sur sa page Facebook pour en juger), dans son entourage le plus proche, l’enthousiasme n’y était pas vraiment.

Car c’est dans des circonstances bien différentes qu’Alexandre Barro Chambrier aurait rêvé annoncer sa candidature à la magistrature suprême.

L’argent du Congo

Pour lui, tout n’avait pourtant pas si mal commencé. Le 17 septembre 2022, Guy Nzouba-Ndama, l’un de ses rivaux directs, s’est mis hors jeu tout seul en se faisant cueillir à la frontière à son retour d’Oyo au Congo-Brazzaville avec 1,18 milliard de francs CFA d’argent liquide dans ses bagages, négligemment déposés à l’arrière d’un pick-up.

Une bonne nouvelle pour Barro Chambrier : l’argent que le président congolais destine à l’opposition gabonaise, dont il est le traditionnel bailleur de fonds, pour cette présidentielle n’aura pas à partagé pour l’essentiel en deux. Il sera le premier, et de loin, à en bénéficier. Les autres devant se contenter des « miettes ».

Fort de ce coup de pouce providentiel, le président du RPM, dans les mois qui suivent, ne ménage pas es efforts pour tenter de convaincre ses « camarades » de l’opposition de se rallier à sa bannière. « La division est synonyme pour l’opposition de dispersion. Et cette dispersion entrainera notre perdition », averti-t-il en mars dernier en marge d’un meeting.

Sans la bénédiction de Ping

Las, il n’est guère était entendu. Ni Paulette Missambo, la présidente du l’Union nationale, ni les autres potentiels candidats n’ont jamais entendu se rallier. « Personne ne veut offrir sur un plateau le statut de leader à Barro Chambrier. Car tous estiment être aussi bon que lui », explique un professeur en science politique de l’UOB.

Lucide, Barro Chambrier savait qu’il lui serait difficile de faire taire les égos et les ambitions au sein de sa famille politique. En réalité, c’est sur une autre carte que le président du RPM misait : le ralliement de Jean Ping sur lequel il aura compté jusqu’à la dernière limite. C’est fort de ce soutien qu’il aurait aimé déclarer sa candidature. « Avoir le soutien de Ping aurait permis à Barro Chambrier de s’instaurer comme un candidat à part, dans l’opposition. En fait, le candidat numéro un », analyse le politologue.

Mais ici aussi, l’espoir aura été déçu. Pire, non seulement Jean Ping s’est refusé, malgré les pressions, y compris du Congo-Brazzaville, de rallier Barro Chambrier, mais il pourrait d’ici demain, annoncer qu’il sera lui aussi candidat. C’est en tout cas ce que laissent entendre les derniers de ses fidèles.

Davantage une primaire qu’une présidentielle pour l’opposition

Quoi qu’il arrive, avec au sans Ping, Barro Chambrier figurera parmi la… quinzaine de responsables de l’opposition à se présenter (Akure-Davain, Missambo, Zibi, Gondjout, Ndong Sima, Jocktane…). Une division d’autant plus mortelle que la présidentielle, prévue le 26 août prochain, se disputera à un seul tour.

Peu importe au final car l’enjeu numéro un pour l’opposition dans cette présidentielle est ailleurs. « Cette élection est pour l’opposition davantage une primaire avec, pour objectif principal, le fait que celui qui arrivera en tête de son camp sera le successeur désigné de Jean Ping. C’est pourquoi l’union de l’opposition dont rêvent certains est totalement illusoire. Chacun a en ligne de mire 2028 », explique le professeur en science politique.

Pour malgré tout espérer se démarquer et sortir du lot lors de cette campagne, Barro Chambrier entend incarner le renouveau. « Je me lance dans cette compétition non pas pour faire acte de simple candidature, mais pour porter la voix de la grande majorité de nos compatriotes, défendre leurs idées, dans une nouvelle espérance, afin de parvenir au changement auquel nous aspirons depuis 1990« , a-t-il déclaré ce dimanche à la tribune lors de l’annonce de sa candidature.

Ancien pilier du « pouvoir » battu aux législatives

Mais il n’a pas fallu longtemps pour que, du côté de la majorité, on lui retorque qu’il n’est pas le mieux placé pour l’incarner. D’une part, le président du RMP est âgé de 65 ans (en août prochain), soit deux de plus que le président Ali Bongo Ondimba ; d’autre part, il a été à la fois ministre délégué aux Finances d’Omar Bongo de 2006 à 2007 et du Pétrole et des Mines d’Ali Bongo de 2011 et 2012.

D’autres, de façon plus cruelle, ne se privent pas pour rappeler qu’ « ABC » a été battu lors des législatives de 2018 dans le fief familiale du 4ème arrondissement de Libreville. « Comment prétendre convaincre les Gabonais quand on est même pas capable de l’emporter dans la circonscription que son votre père (Marcel Eloi Chambrier, premier pédiatre gabonais et ancien président de l’Assemblée sous Omar Bongo, NDLR) vous a offert sur un plateau […] Cette élection était pour lui imperdable. Et il a tout de même réussi cet exploit », raille un responsable du PDG.

A peine commencée, la campagne de celui qui est décrit comme le Rastignac de la vie politique gabonaise a déjà du plomb dans l’aile.
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