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Gouvernement : les pots de fleurs de la République
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
Gouvernement : les pots de fleurs de la République


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Ils croyaient que leur sort serait différent de celui de leurs prédécesseurs. De plus en plus, ils se montrent désabusés. Mais, le président de la République semble n’en avoir cure puisqu’il parvient à tout centraliser tout en laissant les membres du gouvernement prendre les coups.

Ils avaient sabré le champagne. Ils étaient convaincus que leur heure était venue. Ils croyaient avoir droit à un meilleur traitement que leurs prédécesseurs. Naïvement, certains développaient des théories pour expliquer pourquoi les gouvernements dirigés par Paul Biyoghé Mba et Raymond Ndong Sima faisaient pâle figure. Aujourd’hui, ils semblent être revenus à la réalité. Eux aussi sont traités comme des fusibles : ne disposant que de pouvoirs virtuels, ils sont, pourtant, régulièrement mis publiquement en cause.

Entouré d’une pléthore d’établissements publics qui n’en réfèrent et ne rendent compte qu’à lui, le président de la République décide de tout. Son cabinet assure la mise en œuvre ainsi que le suivi et l’évaluation des activités. Les ministres se contentent, eux, de jouer les pompiers de service. Ceux qui ont essayé de s’affranchir de l’influence du cabinet présidentiel l’ont payé cash. Résultat des courses : du Premier ministre aux ministres délégués, le gouvernement semble réduit au statut de pot de fleurs. C’est avec une certaine curiosité que l’opinion a ainsi accueilli la convocation, au mois de février dernier, de l’ensemble des secrétaires généraux de ministères par le secrétaire général de la présidence de la République qui, en l’espèce, se prenait pour le chef de l’administration publique. Et, c’est avec étonnement que l’on apprît que le séminaire gouvernemental de mars dernier était l’œuvre du secrétaire général du gouvernement. Entre Etienne Massard Kabinda Makaga et Ali Akbar Onanga y’Obégué, il semble que Daniel Ona Ondo soit bien bordé, voire cerné. «Ali Akbar Onanga y’Obegue (…) commence déjà à mettre à vif les nerfs des fonctionnaires de la primature. Il ne veut voir personne dans le couloir, encore moins grignoter alors qu’on est sous régime de journée continue. C’est parti pour un régime à la rigueur toute musulmane», écrivait, en mars dernier, notre confrère La Loupe, comme pour bien montrer où se trouve le pouvoir réel à la Primature.

Au ministère de la Promotion des investissements, des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, le pouvoir réel se partage entre l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC) et le Conseil climat à qui incombe la formulation du plan national d’affectation des terres. Quand on sait qu’Ali Bongo se trouve être président du Conseil d’orientation de l’ANGT et que le Conseil climat est cornaqué par Etienne Massard Kabinda Makaga, on comprend que tout remonte au cabinet présidentiel.

Réputé être un des hommes forts du pouvoir actuel, Magloire Ngambia, ministre de la Promotion des investissements, des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, ne gère en définitive que les questions liées aux investissements. C’est, du reste, le sens que l’opinion donne à la récente nomination à ses côtés de Jean-Philippe Ndong Biyogho. Ancien conseiller financier du ministre de la Planification, ce dernier maîtrise, en effet, les arcanes de la coopération financière internationale.

La fraternité règne

Au ministère de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste, l’autorité se trouve partagée entre Gabon télévision, La Poste S.A et surtout l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF). Entre David Ella Mintsa, pour lequel évoque partout de supposés liens de famille avec Ali Bongo, Alfred Mabicka Mouyama qui n’a de cesse de se prévaloir d’une «amitié personnelle» datant de l’époque du courant PDG «Les Rénovateurs» et Alex-Bernard Bongo dont le patronyme se passe de tout commentaire, Pastor Ngoua N’Neme est marqué par des personnalités qui disent n’en référer qu’au seul président de la République.

Situations similaires aux ministères, respectivement, en charge de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale, des Mines, de l’Industrie et du Tourisme ou du Pétrole et des Hydrocarbures. Dans ces départements aussi, les directeurs généraux de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), de la Société équatoriale des mines (SEM) ou de la Société nationale des hydrocarbures traitent directement avec le cabinet présidentiel. Que ce soit Désiré Lasségué, Michel Mboussou, Fabrice Nzé Bekalé ou Serge Toulékima, chacun des directeurs généraux prétend, pour des raisons diverses qui tiennent davantage de la vie privée, avoir un lien direct et particulier avec Ali Bongo.

Depuis l’accession d’Ali Bongo à la magistrature suprême on voit bien comment la réforme de l’appareil d’Etat est dictée par une envie de tout contrôler, tout régenter. Pour mettre en œuvre les réformes administratives annoncées, le président de la République use toujours des mêmes leviers : «la fraternité» et les liens sanguins ou matrimoniaux. Une tendance qui prend le gouvernement, pourtant réputé être une instance où règne «la fraternité», à rebrousse-poil. Dans un tel contexte, les ministres ne peuvent en imposer, conscients qu’ils sont de l’existence d’autres types d’alliances ou d’allégeances, pas toujours avouables. En attendant, chacun ronge son frein en faisant mine de prendre toute sa part à l’action publique.

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