Un collectif regroupant 63 petites et moyennes (PME) gabonaises réclame au moins 10 milliards de francs CFA de créances à STSI Boccard, sous-traitant de Total-Gabon.
«Depuis près de 2 ans, la société française STSI Bocard, sous-traitant de Total, est redevable auprès de 63 PME gabonaises de créances avoisinant les 10 milliards de francs CFA», lâche, quelque peu dépité, un jeune entrepreneur gabonais. La situation de cette entreprise semble effectivement inquiéter ses partenaires qui, bien que conscients des difficultés qu’elle traverse, la soupçonne de se vouloir se livrer à une entourloupe. «STSI Boccard aurait obtenu un concordat préventif lui servant de parapluie judiciaire et empêchant toutes poursuites à son encontre», souligne-t-on, expliquant qu’en droit Ohada, ce régime juridique fait passer le désintéressement des créanciers au second plan, accordant la priorité à la sauvegarde et la continuité de l’exploitation commerciale.
Pour autant, le Collectif des indignés de STSI Boccard révèle qu’il leur a été signifié, le 19 juin dernier, que «le dossier serait désormais suivi au niveau de la cour de cassation à Libreville». Dans cette optique, Alain Plagnes Amieng Nze, directeur de Plagnes Operate, Jean-Claude Kassa, directeur de PPM, Pierre Moundounga, directeur de PCM, Martin Ndinga, directeur de Dinga Suarl, et René Cabreran directeur de Sirep sont déterminés à suivre ce dossier au plus près, bien qu’ils soupçonnent des manœuvres de couloirs. «Les responsables de STSI Boccard et certaines personnalités influentes œuvrent pour que rien n’aboutisse à jamais», accusent-ils, poursuivant : «Nous sommes indignés du fait qu’une fois de plus, une entreprise française foule aux pieds les principes et lois de notre pays (…) en faisant vivre un vrai calvaire à près de 500 citoyens gabonais impactés directement par le refus de STSI Boccard d’accéder au paiement de nos créances». Et de préciser : «Aucunes des PME créancières n’a eu accès aux termes et conditions du concordat que nous ne saurions approuver aveuglement».
Soucieux de voir la vérité éclater, le Collectif se refuse à appliquer les termes d’un concordat préventif dont la négociation s’est faite sans leur participation. Surtout que, disent ses membres, Total-Gabon dispose de leviers pouvant permettre de solutionner le problème. «Total-Gabon aurait un compte sous séquestre judiciaire qui contiendrait près de 3 milliards de francs CFA», révèlent-ils, avant de saluer l’engagement du ministre du Commerce, des Petites et Moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Développement des services. Du coup, ils émettent le vœu de voir les plus responsables de l’Etat se saisir de cette question. Mais, à qui tout ce ramdam peut bien profiter ? Qui sont ces personnes tapies dans l’ombre et qui maniganceraient pour que ces PME n’entrent jamais dans leurs droits ? Gageons simplement que le droit sera dit et la justice rendue…