Libreville, 26 juin 2023 (AGP) – Les médias publics, notamment Gabon Télévisions, l’Agence gabonaise de presse (AGP) et Radio Gabon, ont une fois encore été écartés du dernier regroupement de la sélection nationale du Gabon, ce qui au demeurant confirme par la même occasion la thèse sur l’existence d’un groupuscule de profito-situationnistes tapis dans les couloirs du ministère des Sports. Mais pour quels résultats ?
L’institution qu’est la sélection nationale du Gabon est devenue depuis plusieurs mois, la chasse gardée d’un lobby chapeauté depuis le ministère des Sports. Lequel a pris le contrôle du volet lié aux déplacements des équipes nationales du Gabon, toutes disciplines confondues.
Passerelle par excellence pour faire découvrir du pays aux proches et explorer au mieux les grandes largesses de ces excursions touristes, en sus de bénéficier des juteux frais de mission qu’offre cette niche.
Autrefois dédié aux fédérations sportives nationales, le choix des médias devant suivre les équipes ou athlètes gabonais à l’étranger s’opère dorénavant au ministère des Sports. Comme pour traduire l’assertion qui dit que : « c’est celui qui paie, qui décide ».
Sauf que ce mode de management, très approximatif et douteux, n’est autre que l’illustration en mondovision d’une parfaite méconnaissance par ses auteurs, du rôle des médias publics et leur co-relation avec les sélections nationales. Ce principe s’applique dans tous les pays.
Il faut dire que cette sorte d’autoritarisme malsain et grandissant puise ses origines dans le désir, pour son ou ses auteurs, de museler, mieux » blacklister », tous les journalistes ayant fait le choix de ne guère entrer dans les rangs. Et donc susceptibles de livrer la bonne information au contribuable gabonais. Ceci, au profit d’un genre nouveau de praticiens étiquetés « presse du ministère des Sports », visiblement plus présents sur Facebook que dans leurs écrits, mais prompts à jouer aux pompiers de service, parce que biberonnés aux seules promesses de voyages, objet central de leur « deal », conclu avec « l’autorité » comme ils aiment à l’appeler.
Une démarche, faut-il le signifier, est tout sauf un modèle de réussite vu l’absence ou presque des articles de fonds pour décortiquer l’actualité, comme ce fut encore le cas lors de la dernière sortie des Panthères. Ce qui contribue fortement et dangereusement à la baisse de niveau du débat public.
Un véritable mal pour un domaine aussi passionnant, captivant et primordial, comme l’est le sport au Gabon. Et dans lequel, les rôles et prises de position de la presse sportive ont souvent permis de decanter tant de situations en plus d’avoir fait bouger les lignes dans le seul intérêt du pays et non d’un seul individu, ministre soit-il.
S’obstiner à positionner ces « médias satellites », c’est admettre, à demi-mots, qu’on est en soi pas convaincu de son propre travail. Toujours est-il que les hommes passent, mais les institutions demeurent.